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BELZEBUBS - Belzebubs (2018)
Par DARK BEAGLE le 15 Octobre 2018          Consultée 2742 fois

À la base, BELZEBUBS est une web-série présentée sous forme de comic strips ou de gags en demi-planche, voire en planche complète, qui a su prendre de l’ampleur. Aujourd’hui, un single a été publié avec un clip hilarant, un dessin-animé mettant en scène les bras cassés qui servent de musiciens et de héros dans la bande-dessinée et le titre a été signé par l’éditeur Glénat pour une publication en album sur le territoire français, avec une traduction respectueuse du matériel original. Et pour une fois que l’on peut rire de bon cœur autour de l’univers fantasque du Black Metal, on ne va pas se gêner !

JP Ahonen, l’auteur, n’est pas un novice dans le genre. En France, nous le connaissons via "Perkeros" (publié quant à lui par Casterman), qui nous racontait les galères de création d’un groupe avant-gardiste et qui partait vers du fantastique pur et dur à mesure qu’on progressait dans la lecture. Une chose est certaine, le Finlandais aime le Metal et il s’y connaît, vu sa façon d’émailler ses pages de références qui parleront aux connaisseurs et qui pourraient passer pour absconses pour le lecteur lambda. "Perkeros" était finalement assez difficile d’accès pour celui qui n’y connaissait rien à l’univers du Rock et du Metal et des galères des groupes amateurs.

Pour "Belzebubs", Ahonen a d’autres envies. Il veut faire rire. "Perkeros", malgré son fond plus sérieux, contenait déjà de bons moments d’humour, qui se fondaient parfaitement dans la narration, dans l’histoire. Ici, le découpage est prévu pour le gag et nous suivons un groupe de Black Metal, BELZEBUBS, formé autour Sløth (guitare et chant), Obesyx (guitare) et Hubbath (basse), qui connaît de gros problèmes de batteurs. Dans le domaine du Metal, le gag semble être éculé depuis SPINAL TAP, mais il fonctionne toujours. La quête du batteur va revenir en fil rouge tout du long, mais résumer le comic strip à ceci serait réducteur.

En effet, les protagonistes principaux sont la famille de Sløth. Outre ce dernier, nous trouvons Lucyfer, sa femme, Lilith sa fille et Leviathan, son fils. Il y a également le personnage de la grand-mère qui est dans le même délire. Tous portent le corpse paint fièrement, tous vénèrent Satan et tous font des invocations étranges. Ils ont un mode de vie Trve Evil, dans toute sa splendeur et cela donne lieu à une succession de gags réussis, qui parleront forcément aux amateurs du genre, mais qui amuseront également beaucoup les néophytes dans le domaine voire ceux qui n’y connaissent rien.

Voyons les choses du côté de ceux qui n’y connaissent pas grand-chose au niveau du Metal. Ahonen s’amuse à coller de nombreux détails liés à la Pop Culture, comme la maison de la grand-mère qui rappelle le motel Bates ou par des situations qui arrivent ou pourraient arriver dans la vie de tous les jours, mais vues sous un autre spectre. Sans dire que naît la compréhension, on découvre le metalleux avec un regard différent, amusé. Du mec qui montre son cul à Quotidien, il passe à celui qui montre son cul dans la neige pour rendre hommage à ses idoles et euh… Ouais, ce n’est pas flatteur, on va plutôt prendre un autre exemple… Bref, le metalleux est quelqu’un comme tout le monde et sous le joug de l’humour, il en devient même très sympathique : il va aux soirées à l’école de son enfant, il organise des voyages en amoureux, il doit faire des petits jobs pour survivre parfois. "Belzebubs", c’est la "Famille Addams" qui aurait été écrit par Frank Cho à l’époque de "Liberty Meadows" (publié à l'époque par Vents d’Ouest, donc Glénat, sous le nom de "Psycho Park"), en moins extravagant, mais tout aussi drôle.

Maintenant, mettons-nous du côté du fan de Metal. Ce dernier a de l’humour et de l’auto-dérision. Enfin, normalement. Il doit être possible de trouver des types qui prennent le genre très, trop au sérieux. Ahonen est fan et cela se sent. On dit que le Diable se cache dans les détails et ici, ils sont nombreux. L’auteur semble parfois nous faire part de ses goûts personnels (un t-shirt MYRKUR par ci, des paroles de chansons par là, le tout mêlé à d’autres références qui font mouche). Et surtout, il nous dépeint des situations lambda comme la crise d’adolescence (très amusant ce passage. La rébellion prend des chemins étranges), le tourisme, les concerts et la démonologie (oui, c’est un sujet banal ici). Avec son trait simple, son noir et blanc épuré, Ahonen parvient à créer un univers qui lui est propre et mieux, qui est propre à toute une population, où chacun peut se reconnaître dans les gags, où l’auteur se moque souvent gentiment, en grossissant le trait, à travers des personnages qui deviennent attachants à mesure que l’intrigue évolue.

Nous ne sommes pas face à un nouveau "Calvin & Hobbes", ni devant un nouveau "Peanuts". Le discours de JP Ahonen n’est pas philosophique, l’approche est beaucoup plus directe. Encore une fois, la comparaison avec Frank Cho n’est pas entièrement usurpée, même si "Belzebubs" se veut quand même moins dans le délire pur et dur (ici, pas de vache qui nous rejoue "Misery"), mais l’humour se veut assez mordant, avec des séquences intéressantes, qui nous présentent les protagonistes comme s’ils étaient interviewés, couplées avec des scènes où se déroule l’action. C'est comme une sitcom, avec des situations embarrassantes, des punchlines et des démons.

Bref, BELZEBUBS est devenu un phénomène et c’est tant mieux. Il est bon de forcer le trait, de jouer avec le ridicule de certaines postures, de rire des stéréotypes en y rajoutant une couche de maquillage noir et blanc façon panda en colère. Parce qu’en grattant un peu, un metalleux, c’est une usine à clichés et s’en moquer gentiment tout en mettant en valeur le genre, cela l’humanise fortement au final. JP Ahonen n’a pas raté son coup et nous sert une centaine de pages drôles et destinées à devenir cultes. Encore un terme que l’on retrouve souvent dans le Metal.

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- Jp Ahonen (dessin, scénario)


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