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2007 The Divine Tragedy

AVICHI - The Divine Tragedy (2007)
Par ONCLEGUUD le 6 Décembre 2008          Consultée 2169 fois

Après une journée bien stressante au boulot et un peu de sport (du vrai... Celui de la chambre, c'est tout autre... Quoique !), rien de tel qu'un bon verre de vin cuit et de la bonne musique. En l'occurrence, un monstre du Black Metal auquel peu ont prêté attention lors de sa sortie et qui moi, me subjugue du début à la fin. AVICHI que ça s'appelle, et le disque : ''The Divine Tragedy''. J'avais le choix ce soir, de traiter une sortie qui m'a bien déçue, elle aussi étasunienne; une archive historiquement intéressante... et cet AVICHI, autour duquel je tourne depuis des mois comme un requin en cage, euh pardon, comme un lynx autour de sa biche. ''The Divine Tragedy'' est en effet sacrément bon. Il a le don également de foutre mon cul entre deux chaises... Il me fait l'effet d'un COBALT (''Eater of Birds'' est chroniqué dans nos pages) qu'on aurait accouplé à un DEATHSPELL OMEGA post-2000. Autant dire que vlà-t-y pas qu'AVICHI, c'est pas de la piquette, c'est du grand cru. Et tout le monde est passé à côté.

Bon, quand je cite deux références comme COBALT – bien malheureusement passé inaperçu sur NIME alors que ça tue sa maman – et DEATHSPELL OMEGA, ce n'est pas innocent. Comme COBALT, AVICHI possède une ingéniosité intrigante, un développement des structures parfois audacieux, une relecture du genre plus qu'intéressante, une conviction et une sincérité évidentes... Notamment sur la rituelle piste ''Taedium Vitae''. Comme DEATHSPELL OMEGA, AVICHI transpire Satan de bout en bout. « AVICHI c'est Satan ». Le son sataniste – c'est à dire l'officiel... Celui sorti tout droit du Necromorbius Studio en Suède – est ici de rigueur et ça c'est un peu chiant : une voix pas vraiment poussée mais sêche, outre-tombesque comme il faut; un son, évidemment, mammouthesque mais organique. Un peu de réverb. Bref, les habitués du genre n'auront aucun mal à visualiser de quoi qu'je cause. Toutefois... AVICHI est totalement possédé par Satan. C'est pas des conneries. On sent que le trip, ces mecs le vivent jusqu'à l'extrémité de leurs ongles. AVICHI, s'il use des cordes parfois déjà bien usées, les dépasse et leur redonne de la force – surnaturellement. La personnalité satanique prend tout son sens dans ''The Divine Tragedy''. Indéniablement, AVICHI possède une personnalité bien singulière. Certes, le combo de Chicago joue dans les limites d'un sous-genre aujourd'hui très codifié – du style : « si vous avez ce son-là, c'est que vous êtes de l'élite » - mais il impose par sa possession spirituelle et personnelle de son Black Metal... ''The Divine Tragedy'' est donc un grand moment du Black Metal, tout court.

AVICHI est le fruit de deux hommes, l'un ancien routard de NACHTMYSTIUM – valeur sûre étasunienne... mais pas pour moi ! - et d'un batteur dont on ne sait rien. Certainement que la tête pensante s'est barrée quand elle a vu comment se staréfiait NACHTMYSTIUM – mais je ne vais pas rentrer dans les débats de comptoir des ménagères du Black Metal franchouillard. Parce qu'AVICHI démontre dans cette ''Divine Tragedy'' qu'il est loin de tout ça - bien loin au-dessus. Car AVICHI domine. Long de quarante-deux minutes et des poussières et sorti sur un label carrément underground en 2007 – dans la tradition - ''The Divine Tragedy'' a balayé avec humilité bien des concurrents, avec seulement une intro/outro encadrant six pièces majestueuses, que l'on peut séparer en deux parties distinctes...

Après une intro, ''Entrance to God'', où le « gong » résonne d'une manière mystique (pensez au gong feutré d'extrême orient), place à la tension et la vitesse d'un ''Purification within the Eight Sphere'' haletant. Dont les riffs marquent facilement l'esprit : sinueux comme le serpent tentateur, ces riffs géniaux, soutenus par une batterie mitraillette, une voix MORTelle et une production à la suédoise, ne pourront que vous convaincre, d'emblée, qu'AVICHI n'est pas un groupe de fillettes... ''Purification'' écrase littéralement l'esprit, l'emprisonne, et le dévore cru, sans pitié... On atteint ainsi rapidement un HYMNE au Black Metal, qu'il soit satanique ou pas, le chaloupé ''Messianic Delivrance'', dont le gimmick creuse facilement quelques sillons profonds dans la matière grise. Gigantesque. Impressionnant. Mystique et Apocalyptique. Le style de track qui fout tout et tout le monde par terre. Formidable – certainement une cause externe expliquant le satyriasisme. Après un tel missile donc, AVICHI ne pouvait pas décevoir, cela eut été trop bête. Vient alors le prenant en sandwitch, un magistral coup de trique en la personne de ''Phallic Insinuation'', au nom bien à propos justement ! Sorte de suite de ''Purification...'', ''Insinuation'' balance la sauce à la vitesse d'un TGV et nous la met sévère sans préavis – et n'a pas peur de nous jeter à la tronche un break thrashy qui ne fait pas de mal pour rompre avec la torture intérieure que provoque leur Black Metal hautement spirituel. Jusque ici, c'est un sans faute.

On pénètre ainsi dans la seconde partie de cette tragédie divine. Le tempo ralentit et les ambiances développées sont plusqu'un véritable nectar divin. ''Prayer for Release'' pose une ambiance encore plus sataniste que ses prédécesseurs... avec un 'tit quelque chose de Stoner/Sludge, un feeling Très-Hautement nostalgique et carrément mystique, à l'aide couches de guitares et basses délicates et évocatrices, et d'une batterie totalement magistrale, presque jazz, carrément surprenante. Une autre Hymne tragique pour une formation géniale. Sans une seule parole, cette piste reste l'une des meilleures que je n'ai jamais écouté dans ce genre. ''Taedium Vitae'' est du même ressort, les paroles en plus. Et là c'est encore plus fort et l'éjac' n'est plus vraiment loin... On se croirait dans un cauchemar. TRA-GIQUE, voilà le terme exact pour qualifier ces deux bijoux. Ils dépassent allègrement les mots (qui ne sont pas grand chose dans le langage : relisez vos cours de Communication Non-Verbale). Puis ''Aeonic Disintegration'' se rajoute aux wagons déjà présents, et lui non plus ne fait pas usage des paroles. Et pfffffffffiou, comment décrire un tel monstre ? Comment mettre des mots sur des émotions si personnelles, des croyances si anciennes, plus vieilles même que l'humanité ? L'album se clôt bien vite sur une outro identique à l'intro, mais... bien à propos... ''The Divine Tragedy'' m'a mis à genoux.

Résultat des courses : 4,5/5 pour cette ''Divine Tragedy'', parce que je dois ménager ma tension, trop haute. Et parce qu'en terme de production, même si elle est irréprochable, celle dernière encarte bien trop AVICHI dans le cercle élitiste et restreint des Grandes hordes orthodoxo-sataniques du Black Metal mondial. Mais ''The Divine Tragedy'' fait assurément partie des fleurons de ce sous-genre. Un chef-d'œuvre. Allez au Diable.

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   ONCLEGUUD

 
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- Aemonael (tout, sauf)
- Charlie Fell (batterie)


1. Entrance To God
2. Purification Within The Eighth Sphere
3. Messianic Deliverance
4. Phallic Insinuation
5. Prayer For Release
6. Taedium Vitae
7. Aeonic Disintegration
8. Separation From The Life Principle



             



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