Quelques jours après la sortie du très bon "In War And Pieces" à travers l'Europe, SODOM publie un communiqué laconique annonçant le départ de Bobby Schottkowski pour le désormais classique "différent personnel et professionnel" entre membres... Et comme le problème se trouve être entre lui et Tom, inutile de vous dire que personne ne résiste au boss...
C'est donc la fin d'une période fantastique sur le papier, reste à savoir si le groupe saura surmonter cette nouvelle sans perdre son énergie redoutable.

"Epitome Of Torture" porte mal son nom : ces "exemples de torture" ne sont pas les titres présents ici, il ne faut pas exagérer. Toutefois, l'arrivée de Markus "Makka" Freiwald derrière les fûts n'est pas signe de renouveau. En effet, les premières turbulences sont assez mal supportées avec un retour sur un jeu basique et aux sonorités quelconques voire mal mixées.
Ma plus désagréable surprise repose sur la prestation fade et sans saveur de Bernemann. Loin de sa qualité prolifique dans le riff, le guitariste se contente d'un minimum, sans grand effort.

Il faut avouer que la concurrence est rude : là où SODOM dominait sa concurrence directe (DESTRUCTION et KREATOR), face au récent "Enemy Of God" de la bande de Mille, ce "Epitome Of Torture" semble avancer avec le frein à main.
"My Final Bullet" force le trait, le "S.O.D.O.M" manque terriblement d’originalité et de personnalité tout comme le titre éponyme. Tom tente un timbre growlé (sur le très Deatheux "Stigmatized") avant d'entendre son combo s'embourber dans un "Cannibal" raté.

Vous l'aurez remarqué, on vient de dépasser la moitié de l'album ! Inquiétant...
Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié de la galette que l'on peut ENFIN savourer quelques éléments bien connus de la maison SODOM. "Shoot Today - Kill Tomorrow" revigore les morts vivants que nous sommes avec son refrain martial avant que "Invocating The Demons" et sa basse ronflante nous permettent d'headbanguer avec plaisir. Quelques notes du folklore russe bien connu pour ouvrir "Katjuscha" sans relief avant un "Into The Skies Of War" mélodique et réussi.

"Epitome Of Torture" est un album beaucoup trop facile et sans inventivité. SODOM s'y perd et ne peut que décevoir ses fans après une telle orgie d'albums qualitatifs.
Reste à savoir si cette faute de parcours restera sans lendemain ou bien annonce une période de pain noir après celle du pain blanc...

Note réelle : 2,5/5.

Top (mais pas mémorable) : "Invocating The Demons", "Into The Skies Of War".