Quand on arrive à son seizième L.P, il est évident que :
- on force un poil le respect.
- on appartient au groupe des vétérans…

DESTRUCTION est donc une référence du Thrash allemand, sans pour autant baisser sa garde. Marcel, à la tête de l’entreprise, enfonce le clou en maintenant le précédent line-up qui avait largement divisé les fans en éclipsant Mike Sifringer notamment. C’est donc une fois encore riche de deux guitaristes que le combo revient aux affaires, et je ne peux que m’en réjouir.

Ce qui marque dès les premiers instants de ce "Birth Of Malice", une fois ce titre instrumental introductif passé, c’est la puissance de la production et du mixage final. En effet, une fois n’est pas coutume, guitares et section rythmique sont d’une puissance remarquable. Le son, chaud et parfaitement mixé, offre un plaisir d’écoute essentiel (remarque sans doute doute anodine à votre niveau, mais l’hétérogénéité de production, notamment dans le Thrash, étant très marquée, il faut bien avouer que cela fait un bien fou).

C’est donc la proposition de DESTRUCTION : 50 minutes de Thrash Metal aussi vivifiant que mélodique ! Rien à faire, je suis absolument fan de la chaleur qui se dégage ici de chaque titre. Le groupe demeure à mes oreilles un vrai pourvoyeur de sons satisfaisants, sur le principe.
Car oui, le Heavy est vraiment sous-jacent, avec ce que l’on pourrait indiquer comme une influence proche de JUDAS PRIEST dans les compositions. À ce titre, le mid-tempo "Evil Never Sleep" est mon chouchou de la galette : mélodieux à souhait, doté d’un refrain "valsant", une petite sucrerie dans ce monde de brutes ! Car pour le reste, les Allemands ne sont pas en mode économie. J’entends déjà les plus exigeants/blasés (rayez la mention inutile) qui pourront dire "rien de bien neuf sous le soleil de la Ruhr", mais il faut comme toujours donner le temps à ce type de sortie : DESTRUCTION propose des morceaux simples, efficaces et entêtants. Oui, oui messieurs, dames ! Vous vous surprendrez à fredonner "Scumbag Human Race" d’une simplicité totale, vous headbanguerez sur les riffs lead de Chains Of Sorrow", vous apprécierez les soli de cet opus (celui de "Destruction" est clairement réussi).

En nous offrant il y a quelques mots en guise d’apéritif "No King No Master", les Allemands avaient clairement annoncé la couleur et l’ensemble de ce "Birth Of Malice" est une belle réussite, dans la même veine. Ce titre était toutefois un poil "facile" à l’échelle de la discographie du groupe. Il aura ainsi fallu attendre 2025 pour découvrir un morceau "Destruction" qui semblait pourtant être une évidence : celui-ci permet de retrouver le chant de Marcel, toujours aussi engagé et avec sa signature si classique quand il part dans des aiguës qui en font sa signature. Ici, couplé à un pont lead guitare ultra tripant qui met sur orbite un solo heavy speed à souhait, vous en aurez pour votre argent.

Bien évidemment, certains morceaux restent sans grand originalité ("Greed") quand d’autres veulent tenter quelque chose ("A.N.G.S.T", en mode mid-tempo, mais un peu trop répétitive). On lorgne vers MEGADETH avec l’introduction de "Cyber Warfare", morceau trop facile tout comme "Dealer Of Death" et "God Of Gore". Si vous connaissez la maison, vous savez bien que personne ne vous laissera partir sans votre habituelle cover ! Cette fois-ci, c’est du ACCEPT avec la nerveuse "Fast As A Shark" qui passe à la démultipliée Thrash Metal ! Et comme elle était déjà initialement pas en mode économie, le résultat est sympa mais pas aussi transcendant que les offres précédentes toutefois.

"Birth Of Malice" est vraiment un bon album. Il vient paver le chemin d’une discographie qui reprend du poil de la bête pour un groupe qui année après année poursuit son engagement sans faille au service du Thrash allemand. DESTRUCTION nous propose ainsi une exercice 2025 réussi, qui saura plaire aux métalleux avides de titres puissants et efficaces, sans prise de tête. DESTRUCTION se positionne avec cet album entre un KREATOR plus mélodique et un SODOM plus Punk. Belle domination du trio en tout cas.

Note réelle : un joli 3,5/5.

Top : "Evil Never Sleep", "Chains Of Sorrow", "Destruction", "Scumbag Human Race".