Si je concluais ma Kro-Express de l'album précédent par un conseil à s'administrer en guise de suppositoire (ou l'inverse), ce n'était certainement pas pour la beauté du geste. Encore moins pour celle de la prose. Non, il est indéniable que SODOM a frappé un grand coup avec sa livraison de 2006. Comportant son lot de pépites thrashisantes, burnées et extrêmement bien huilées, d'une efficacité redoutable l'éponyme a eu l'effet d'une véritable décharge en pleine gueule dans une communauté en recherche de repères. Reste à savoir si ce conseil : acheter de la vaseline en anticipation d'un éventuel cassage de cul sur les futures productions, vous l'avez suivi ?

Car comme prévu, ce "In War And Pieces" s'avère sévèrement déboiter. A la manière d'une locomotive lancée à pleine vitesse dans on ne sait quel sombre et obscur tunnel, la VERGE DE FER poursuit ici avec ardeur et entrain le labeur entamé avec succès sur l'opus précédent. Le scénario reste peu ou prou le même : des riffs de bucheron, une prod' en béton armé, une basse qui n'hésite pas à aller remuer la merde, un Tom Angelripper au top (vocalement parlant) et des refrains qui envoient du steak comme une boucherie limousine lors des Journées Promotionnelles de la Viande Bovine ("Hellfailleeeeeuuuuuure !"). Et ce, sans tenir compte de ces quelques pures tueries, bandantes de bout en bout : "In War And Pieces", "Nothing Counts More Than Blood", "Styptic Parasite" ou de ces petites diableries que peuvent être "Storm Raging Up", "Feigned Death Throes", "Soul Contraband", rampantes, vicieuses et foutrement Thrash ou, à l'inverse, 'introduites' par des leads de guitares mélodiques et ultra-léchées pour un résultat lascivement mid-tempo et mélodiques à souhait (cf. les intros de "Through Toxics Veins", "God Bless You").

Si le qualificatif idéal pour définir son ainé était 'efficace' là, le terme qui me trotte dans la tête depuis que je me suis attelé à cette chronique est 'redoutable'. Redoutable, car j'en suis venu à vous citer quasiment tous les titres de l'album dans le paragraphe précédent (seul "Knarrenheinz" est un poil de cul moins inspiré). Redoutable, car même si il m'a fallu du temps pour me faire à l'idée, "In War And Pieces" est certes deux doigts moins évident et immédiat que son prédécesseur mais avec du recul, semble plus riche, plus fouillé, plus profond !

Ici, SODOM fait une fois de plus preuve de maestria prouvant, en crachant à la fesse du monde, qu'il maîtrise son sujet.