Il y a bien une chose que l’on ne peut retirer à Kai Hansen, c’est sa pugnacité. Plus il s’en prend dans la gueule au sujet des clins d’œil ? Hommages ? Plagiats ? (biffer les mentions inutiles), et plus il fait dans la récidive, de façon plus ou moins remarquée, comme un bras d’honneur à tous ses détracteurs. Rien que pour ça, il mérite tout notre respect, parce que pomper à ce point JUDAS PRIEST (et pas très bien en prime) sur le morceau-titre, alors là, je dis champagne !

Bon, heureusement, il se fait un peu plus discret sur cet album, même si on retrouve une petite intro à la IRON MAIDEN par-ci, du RAINBOW par-là, sur "Empathy" notamment. Rien de bien nouveau en somme et GAMMA RAY poursuit son petit train-train habituel, où ça bourrine gentiment, ça répète des riffs déjà entendus ailleurs (pas forcément chez d’autres groupes, mais sur d’autres albums de la formation teutonne passé "Land Of The Free", le premier du nom), avec un Kai Hansen qui chante de moins en moins bien (bonjour le massacre sur "No Need To Cry").

Après, sans crier au chef d’œuvre, "To The Metal" relève quand même le niveau après un un "Land Of The Free II" tout simplement indigne. Quelques bons titres émergent, comme "Empathy", "Chasing Shadows" ou encore "All You Need To Know" sur laquelle Michael Kiske vient pousser la chansonnette (et de façon plus convaincante que sur "Time To Break Free" pour ma part), mais cela reste quand même très moyen dans l’ensemble, il y a toujours cette espèce de panne d’inspiration qui perdure depuis "Majestic".

Ce qui fait que la problématique reste la même autour de GAMMA RAY : le groupe jouit toujours d’une aura particulière, en tant que légende du genre, chapeauté par Kai Hansen, considéré par beaucoup comme le géniteur (ou le pape) du Power Metal et sa parole reste encore bien souvent d’évangile. Seulement, ça commence à se voir, enfin, à s’entendre que ça tourne un peu en rond et que c’est du réchauffé. Seulement, le problème, avec GAMMA RAY, contrairement à la blanquette de veau, ça ne s’améliore pas en étant réchauffé.

"To The Metal" est donc un album de plus. Juste un album de plus dans une discographie qui a perdu beaucoup de son charme. Reste à savoir si le groupe est capable de se réveiller ou s’il est destiné à prendre le bouillon, continuellement…