En Finlande, "Over The Hills And Far Away" est un EP 4 titres, les quatre premiers. En France, ainsi que dans de nombreux autres pays, il a été jugé préférable de rajouter six morceaux live tirés du "From Wishes To Eternity", le premier Live du groupe. Pourquoi, demanderiez-vous, vaguement curieux ? Parce que le support physique de ce Live, partout ailleurs qu’en Finlande, est le DVD, et que dans le pays du Père Noël, cet enregistrement capté en public existe également au format disque. Du coup, il a été jugé bon de garnir cet EP, au point de le rendre indigeste : parce que NIGHTWISH a beau être un groupe en pleine explosion artistique et commerciale, ce premier Live est loin d’être inoubliable et que le choix des morceaux retenus est trop évident, sans trop de surprises (oh ! Un "Beauty And The Beast" avec Tony Kakko au chant ! C’est bien mieux que Tuomas !).

En revanche, si l’on se concentre que sur les quatre premiers morceaux, cet EP est irréprochable tant il remplit le cahier des charges de l’exercice. Nous trouvons en effet une reprise, deux titres originaux et une relecture d’un vieux morceau. Pour ce dernier, "Astral Romance", peu de choses bougent musicalement, mais les interventions de chant masculin sont mieux gérées puisqu’encore une fois, c’est Tony Kakko de SONATA ARCTICA qui s’en charge et il est bien mieux en place que Tuomas Holopainen qui était complètement dépassé derrière un micro. Autant qu’il se consacre à ce qu’il sait faire de mieux : composer et jouer du clavier.

La reprise, tout le monde la connaît. Que ce soit l’originale ou la version de NIGHTWISH. "Over The Hills And Far Away" retrouve ici une nouvelle jeunesse, avec son côté Folk assez prononcé et la voix puissante de Tarja qui encore et toujours impressionne. D’ailleurs, on m’a souvent dit que lorsque l’on découvrait cette chanson par le biais de la cover, il devient difficile d’apprécier l’originale par la suite (ce que je ne peux vérifier, je connaissais l’album de Gary MOORE avant, si quelqu’un peut confirmer ou infirmer cela ?). L’interprétation est toutefois bien jolie et le groupe saura bien l’exploiter sur scène, faisant participer le public.

Les deux originaux sont bien différents l’un de l’autre. "Tenth Men Down", c’est presque du gâchis de la voir figurer sur un EP tant ce morceau est tout simplement excellent, avec des passages bien abrupts, viscéraux même, avec des relents épiques bien comme il faut. "Away", quant à elle, est une ballade de facture très classique, où Tarja se veut plus posée, préfigurant son approche du chant sur "Century Child". Une ballade mignonette qui ne casse pas trois pattes à un canard, mais qui a le mérite de ne pas être soûlante.

Malheureusement, il y a ces morceaux live qui viennent alourdir l’ensemble. Alors oui, c’est sympa d’en avoir un peu, il est juste dommage que cela tape dans le plus évident quasi systématiquement. Personnellement, j’arrête toujours la lecture de l’EP après "Away", si je veux écouter le Live, autant regarder le DVD, qui reste plus parlant que six malheureux titres qui se courent après. "Over The Hills And Far Away" reste un bon en-cas avant un "Century Child" qui s’avérera un peu décevant au final.