Avec « Arise », SEPULTURA se retrouve au sommet de la pyramide des meilleurs groupes Thrash des années 90. Munis d’une technique monstrueuse, les Brésiliens cartonnent dans les grandes largeurs. Mais un doute m’envahit quelque peu et m’empêche de tomber dans la dithyrambe classique. Tout d’abord, le son et la structure sont identiques à « Beneath the Remains ». Le sir Scott BURNS nous assène une fois de plus sa prod préfabriquée qui commence à lasser sérieusement. Heureusement, le mix ample et groovy d’Andy WALLACE sauve ce disque de la banalité. D’ailleurs, le jeu d’Igor CAVALERA en est littéralement sublimé.

« Arise » est un disque énorme, soit, mais il n’échappe pas pour autant à la facilité. Le remplissage est de mise (« Infected Voice » ne serait-il pas le jumeau de « Primitive future » ?). Bien sûr les hits sont légion et ce « Arise » en regorge. L’écriture est bien maîtrisée et les riffs deviennent encore plus véloces et accrocheurs (« Arise », « Dead Embryonic Cells »). Le Thrash Metal de SEPULTURA explose au grand jour et les fans affluent par milliers. La réussite est indéniable et plus que méritée.

Avec la signature chez Roadrunner Records, le groupe se retrouve dans la position très confortable de challenger. De ce fait, les meilleures conditions s’offrent à lui ( une promo énorme et un succès sans précédent sont à la clé). SEPULTURA devient ainsi « la » référence, le nec plus ultra du catalogue Roadrunner. Et bien c’est justement ce qui me dérange. Tout est (trop) prévu et calibré d’avance, la surprise n’est pas à l’ordre du jour. Malgré la grande qualité de ce disque, je ne peux que rester sceptique (désolé). Deux ans plus tard, SEPULTURA ouvrira les yeux (enfin) et sortira un album absolument unique en son genre (Chaos A.D.).