"Arise" a été mon compagnon musical à la fin de mon adolescence. Je me rappelle que je l'écoutais dans mon lit pour m'endormir, le casque sur les oreilles. J'étais très attentif à ce son brutal et sec, tranchant incroyablement avec "Beneath The Remains", autre joyau des Brésiliens. "Arise" a été le début de la métamorphose pour SEPULTURA, l'entrée dans les années 90, alors que le Death et le Thrash sont en pleine gloire précoce.

Cet album est mythique pour tout amateur de Metal âgé entre 23 et 28 ans. Il fut pour beaucoup une entrée dans ce monde tiraillé du Metal, de par la réputation qu'il a rapidement gagnée ou cette imagerie "dégueu" qui a toujours caractérisé le groupe. Juste ce « S » en vertèbres m'a hanté de longues semaines ! Tout comme ces neuf titres martiaux.

Max Cavalera au chant et à la guitare rythmique, son frère Igor à la batterie, Andreas Kisser aux guitares et Paolo à la basse : un des meilleurs quatuors de l'histoire du Thrash. Sur "Arise", ils jouent du Thrash pour adultes, tandis que SLAYER a sorti son chef-d'œuvre l'année d'avant. SEPULTURA ne restera toutefois pas en reste longtemps, car c'est sur cet album qu'il démontre son plein potentiel. Oui, les caisses peuvent tomber sur les nerfs à la longue, des morceaux peuvent sembler étirés et pompeux, mais n'oublions pas que c'était un élément essentiel du Thrash 80's pour se différencier. Et SEPULTURA n'est pas un rejeton de l'écurie floridienne, donc quelque part, il était normal qu'ils surprennent les drogués de la frappe rapide de la première à la dernière minute.

Qui n'a jamais écouté la pièce-titre en boucle, reculé le lecteur pour réentendre les soli de "Dead Embryonic Cells" ou "Altered State", écarquillé les yeux de stupeur en écoutant "Infected Voice" ? Des grattes, des refrains frissonnants, des envolées de Kisser à la voix améliorée et homérique de Max, "Arise" contient tout ce qu'il faut. Linéaire un peu, ok, des paroles faciles, mais difficile d'y résister. C'était l'année 1991 et Dieu qu'elle est déjà loin...

Alors oui, la note parfaite, mais c'est d'un subjectif...