Le départ/renvoi de Anette Olzon était somme toute prévisible, malgré un "Imaginaerum" qui présentait de belles choses, mais qui souffrait d’être trop long et parfois laborieux dans sa démarche. Qu’elle soit remplacée par Floor Jansen est presque une évidence. Cette dernière avait brillé au sein de AFTER FOREVER (dont le dernier album reste une petite merveille du genre), elle peinait un peu plus à s’imposer avec REVAMP. À dire vrai, je m’attendais déjà à ce qu’elle remplace Tarja après "Once", il suffisait d’attendre un petit peu.

"Endless Forms Most Beautiful" devenait alors la partie concrète des fantasmes les plus fous, des envies les plus folles. Nous découvrons donc un groupe fortement remanié, qui va pratiquer une musique malheureusement assez convenue, du Metal Symphonique à grands renforts d’orchestrations puissantes et éblouissantes, mais somme toute prévisibles. À titre de comparaison, l’album solo de Tuomas Holopainen autour de Picsou s’avère bien plus varié, ingénieux et profond. Et là, on se dit qu’il y a quelque chose qui cloche.

Outre une évidence dans l’écriture que l’on pourrait presque assimiler à un manque d’inspiration (en gros, "Endless…" c’est un mix entre "Once" et la période Olzon), il est dommage de constater que Floor Jansen est complètement sous-exploitée. Il suffit simplement d’écouter les prouesses de la belle sur "Showtime, Storytime" pour se rendre compte qu’elle se retient complètement ici, qu’elle ne déploie pas toute sa puissance.

Après, c’est un choix et un choix qui peut être complètement logique si l’on se dit que le NIGHTWISH ayant connu le plus de succès démarre réellement avec "Once" et qu’il ne faut surtout pas effrayer une fan base qui ne se remettrait peut-être pas d’un disque à la "Oceanborn" (même si Bast et moi dirions "putainmerdeouaisçac’estboooooonduOceanbornliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiike") avec des incursions vers une brutalité que l’on ne retrouve jamais vraiment.

Si certains morceaux sont vraiment bons ("Weak Fantasy"), d’autres sont symptomatiques de l’inconsistance du groupe, ou plutôt de son compositeur. "Elan", c’est le single logique qui les brise joyeusement à force de gnangnan à deux balles. "The Greatest Show On Earth" pue un peu la prétention, mais aurait pu être grandiose si elle était plus courte ou mieux équilibrée. Là réside l’un des paradoxes de la formation, qui ne comprend pas que trop en faire n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux. À être plus dépouillé, NIGHTWISH gagnerait certainement en profondeur et sonnerait moins comme une chose boursouflée.

Et encore une fois, il est facile de perdre pied tant ce disque est long : pas loin de 79 minutes, ce qui devient très vite lénifiant vu la musique proposée. Heureusement, il reste une première partie d’album qui se veut assez intéressante avant que l’on s’égare forcément un peu. Bref, ce sont les mêmes reproches que d’habitude qui sont ainsi formulés. Ce n’est donc pas un retour en force que fait NIGHTWISH ici, tout juste une escarmouche digne d’intérêt. En espérant que le groupe ne brille pas avec Floor que sur scène…

Note réelle : 2,5/5.