Adam "Nergal" Darski est devenu un personnage médiatique dans sa Pologne natale. Pour son jeune âge (le même que le mien) le musicien-entrepreneur a accompli beaucoup de choses à la force du poignet. Remis de sa leucémie, le hipster de Gdansk ne fait pas que soigner son image sur les réseaux sociaux ou sa barbichette dans sa chaîne de barbiers, il soigne aussi sa musique.

"The Satanist" est pour moi le meilleur album de BEHEMOTH (sans compter ses premiers efforts Trve Black charmants), le seul que je peux écouter régulièrement et en entier. Il est vrai que je fais partie de ces gens qui, reconnaissant la puissance et la technicité du combo, sont néanmoins rapidement soûlés par ce déferlement de violence et cette batterie mitraillette qui écrase toute dynamique.

Mais cette fois les polonais ont tout pour me plaire: ils ont enfin aéré leur musique et n'ont pas peur ralentir le rythme, la batterie se retient de trop blaster, les hits sont nombreux, l'ensemble s'est Blackisé, trémolos picking et arpèges dissonants, le tout permettant le développement d'ambiances noires, épiques ou oppressantes.

Comme d'habitude BEHEMOTH me donne l'impression d'avoir absorbé (ou repompé) de nouvelles influences, ici GOJIRA (de façon particulièrement troublante au niveau du chant sur les débuts de "The Satanist" et de "O father, O Satan, O Sun", ou dans certains passages et riffs de "In the Abscence Ov Light") et même parfois chez leurs compatriotes de MGLA (mais peut-être n'est-ce qu'une coïncidence ?)

"The Satanist" est une sorte d'album de la maturité tardive. En calmant le jeux les musiciens semblent avoir réussi à domestiquer la bête furieuse, pour le meilleur. On verra s'il arriveront à se dépasser eux-même sur le prochain disque. En attendant on suivra la vie trépidante de son leader 2.0 sur Instagram.