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BLACKENED DEATH METAL  |  STUDIO

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BEHEMOTH - Opvs Contra Natvram (2022)
Par FENRYL le 22 Novembre 2022          Consultée 6898 fois

"J’ai eu les foies", comme disent les vieux auxquels je commence à appartenir…
Je l’avoue, vous parler des Polonais après mon illustre pote Mefisto qui m’a fait découvrir le groupe et offert à terme l’une des plus grandioses claques possible avec "The Satanist" en 2014, s’est révélé délicat… Espérant son retour via cette sortie du groupe, mon espoir n’a pas été contenté (buddy, si tu me lis, merci pour tout et reviens-nous vite !).
J’ai pourtant depuis longtemps kro-expressé la discographie, récupéré les Lives étourdissants du groupe mais vous parlez en prime-time du LP, il m’a fallu prendre pas mal de recul et de précautions… Pourquoi ? Car le temps file, foutre Dieu, et que les natifs de Gdansk fêtent avec ce douzième effort leur trente ans d’activité rendez-vous compte !

Ce n’est pas rien et cet "Opus contre nature", comme semble l’indiquer le titre, sonne le retour aux affaires de BEHEMOTH après un controversé/clivant "I Loved You At Your Darkest" (2018), difficile successeur de "voussavezqui"…
C’est donc Nergal, charismatique frontman et leader du groupe, qui gère d’une main de maître la carrière de son combo, marqué par un virage notable et noté donc en 2014 (décidément, j’insiste) qui a permis un changement de division notable notamment. Ce fan de réseaux sociaux et de yoga (si, si, je vous jure), avec qui je partage la même année de naissance (!) maîtrise comme peu l’art de la communication et de la promotion. Dans son pays, Nergal est devenu une référence avec son monstre pour s’opposer au pouvoir en place, fortement impacté par la religion… Quand on connaît à la fois son bagage de formation lui permettant d’être conservateur de musée (*)...
Désormais, BEHEMOTH est une référence mondiale et partage tournées comme affiches de festival tout en haut et en compagnie des plus grandes références.

Mastodonte du genre, le groupe avait (très/trop ?) clairement mis de côté la furia au profit de superbes compositions à l’ambiance folle, assez loin de "Evanglion" ou d’un "Demigod". Passés maîtres dans l’art du visuel grandiloquent et Macbethien, les quatre cavaliers de l’apocalypse soignent une fois encore leur retour : artwork sublime, quatre extraits avec des clips soignés comme de coutume, avant une mise en bouche terriblement ambiacée avec "Post-God Nirvana", titre incantatoire aussi mystique que rite initiatique possédé !
"Nous voulions moins de nuances, plus de puissance, plus agressive, plus crue"… C’est avec ces termes que Nergal définit ce nouvel opus… "Non, ce n’est pas un nouveau "Demigod", c’est à prendre ou à laisser ! J’avais 28 ans quand je l’ai fait, j’en ai 45 maintenant !".

Et c’est assez clairement le cas ! "Malaria Vvulgata" est une déflagration pour le moins inattendue d’une férocité devenue assez rare depuis deux albums : en 2 minutes et 18 secondes montre en main, le groupe fait état de tout son énergie. En tête de cortège, un Inferno toujours aussi épatant de vélocité (qui nous montera plus tard avec "Off To War!" qu’il peut également alterner du catchy et du mid-tempo sur un même titre avec beaucoup de métier et de technique) mais également ce riffing féroce dont le groupe a toujours eu le secret. Un formidable sentiment de voyage dans le passé, période "Evangelion" par exemple. Il vous faudra par contre gagner en souplesse et flexibilité car l’écart est total quand déboule dans le foulée "The Deathless Sun", sans contestation possible le gros "tube" de la galette : refrain imparable en hommage à Satan "I’m nothing, without him, nothing is" sur fond de riff directement tiré du Black Atmo (j’entends partout MARE COGNITUM par exemple ici).

Au fil du temps, c’est bien ce BEHEMOTH que j’ai appris à chérir : ce Blackened Death Metal hautement qualitatif et addictif car posé et ultra ambiancé. J’en veux pour preuve ce "Ov My Herculean Exile" enchaîné avec la superbe "Neo-Spartacvs" où la basse d’Orion est d’une présence et d’une force incroyable, donnant à la prestation de Seth encore davantage de puissance. Ce dernier nous délivre de superbes soli, techniques et tranchants pour le plaisir des cages à miel. Le chant de Nergal est habité comme jamais : il est possible de sentir la menace de sa présence quasi face à vous ! (écoutes au casque recommandées !).
Ce doublon est à mes oreilles clairement la pierre angulaire de cet opus.
BEHEMOTH a clairement souhaité poursuivre son évolution tout en assumant son passé : l’extrême est donc plus que jamais de retour ("Disinheritance", sans concession, avec encore et toujours ce Orion plus impactant album après album, pour un titre qui devrait laisser le groupe sans vie sur scène, tant il nécessite semble-t-il d’énergie) tout en assumant la modernité de son côté Extrême qui n’aura jamais été autant accessible. L’intelligence à l’état pur.

Comment ne pas voir avec "Versvs Christvs" une volonté de nous refaire le coup de "O Father, O Satan, O Sun" ? Certes moins ultime que son aîné, cette nouvelle composition est encore une fois un exercice réussi avec ce piano, cette voix lourde et grave (proche d’un MARYLIN MANSON d’une certaine façon), relevant le niveau toutefois d’un "Once Upon A Pale Horse", surprenamment classique et convenu en mélangeant ce côté mélodique avec cette batterie épileptique sur des séries de soli… Même constat avec les pseudo choeurs de "Thy Becoming Eternal" qui font clairement tâche en ouverture avant un titre qui fait la part belle aux influences de la scène Post Black avec un final tout en mélodie et en ambiances épiques.
Une chose est certaine : Nergal n’a pas son pareil ni son équivalent pour remplir ce rôle de poète blasphématoire, ce qui le rend si charismatique et talentueux.

"Opvs Contra Natvram" est un album qui aurait dû naître plus tôt : à la fois comme la parfaite amorce de l’évolution ayant conduit à un "The Satanist" qui avait radicalement bouleversé la discographie de BEHEMOTH mais surtout également celui qui aurait dû le suivre, pour rendre la chute moins douloureuse vers "I Love You At Your Darkest"…
Il confirme ainsi un retour au sources, en tout cas à mi-chemin, en nous offrant un Blackened Death Metal de haut vol, chaudement recommandable.
BEHEMOTH est grand, BEHEMOTH est insubmersible.

Note réelle : un très gros 4/5 !

Top : "Ov My Herculean Exile"/"Neo-Spartacvs", "The Deathless Sun", "Vervs Christvs", "Thy Becoming Eternal".

(*) je ne peux que vous inviter à visionner en ligne son interview sur Arte fraîchement réalisé en compagnie de Sofiane Hamzaoui. 17 minutes très intéressantes pour comprendre ce personnage/individu qui me fascine.

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   (2 chroniques)



- Nergal (chant, guitare)
- Inferno (batterie)
- Seth (guitare)
- Orion (basse)


1. Post-god Nirvana
2. Malaria Vvlgata
3. The Deathless Sun
4. Ov My Herculean Exile
5. Neo-spartacvs
6. Disinheritance
7. Off To War!
8. Once Upon A Pale Horse
9. Thy Becoming Eternal
10. Versvs Christvs



             



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