Voici l’album qui sorti la bête de son antre : majestueuse, colossale et dévastatrice…

Voici l’abomination exterminatrice de ce que le Death/Black technique recracha de ses entrailles…

Voici la perfection d’un art rapide et disséqué à la loupe pour votre plus grand plaisir :
"Thelema.6" enfanté dans la douleur par-delà les limbes d’un certain BEHEMOTH !

Cet acte volontaire de suprématie musicale force l’admiration des humbles amateurs de Metal que nous sommes. Nous voici plongé dans l’Extrême Brutal Death/Black de précision. Oui, nous pouvons encore parler de Black Metal à ce stade de leur carrière. La voix de Nergal est sublime de rectitude - tout comme sa maîtrise légendaire de la gratte ! Elle emporte la désolation et laisse les faibles (entendez par là les musiciens peu ou pas inspirés qui ne font que recopier les autres…). BEHEMOTH est un (LE ?) meneur de la catégorie.

"Thelema.6" est puissant, c’est le moins que l’on puisse dire ! Trouvant son inspiration dans la symbolique et la métaphysique des éléments qui constituent la Terre et les philosophies religieuses qui ont émanées de cette dernière, cet album va écraser littéralement tous ses concurrents en enfonçant le clou sur les mensonges et les croyances erronées (du moins, c’est le groupe qui dit cela). Il n’empêche qu’il a une telle hargne - contre le christianisme en particulier - que nous nous demandons si c’est un groupe digne de pouvoir figurer dans nos collections de CD. Évidemment que oui ; BEHEMOTH dénonce en premier lieu la bêtise humaine et ses dérives. Alors, qu’y a-t-il de meilleur exemple que la religion - quelle qu’elle soit d’ailleurs, je vous le demande ?

Voulez-vous de la précision ? Alors que dites-vous du final de "Man Eatypoe" ? Le morceau s’arrête de manière abrupte, comme si votre cœur s’arrêtait d’un coup sans semonce. Ça fait peur, hein ! Et la frappe d’Inferno (sur n’importe quels titres d’ailleurs !), n’est-ce pas un chirurgien du touché percussionniste, un orfèvre minutieux de son instrument, une machine sans faille ? Époustouflant que ça en devient renversant.

Vous l’aurez compris, ce "Thelema.6" est fait pour des perfectionnistes qui apprécient grandement le travail bien fait et au-delà. BEHEMOTH va vite, extrêmement vite et saucissonne au millimètre près ses rythmiques ainsi que ses enchaînements précis et calculés. Rien n’est laissé au hasard. Il y a quelques passages lents mais ne vous y perdez pas (vous n’en aurez pas le temps de toute façon !).

Une voix claire nous titillera furtivement les oreilles sur "VINVM Sabbati". Faut bien être attentif, hein ! Sinon, tout l’album respire l’urgence nerveuse d’être de ce qu’est BEHEMOTH et du message qu’il veut donner au plus grand nombre d’entre-nous. Côté musical, c’est une démonstration de virtuosité qui nous attend. Amateurs ?

Allez, un dernier pour la route. Le coup de massue ? Nergal n’avait que 23 ans quand il décida d’enregistrer ce monument… Ce qui explique sans doute la plage 23 où un vomissement sonore aussi effrayant que court précise, s’il n’en fallait qu’un petit résumé, de ce que pense le bonhomme de la connerie reine de notre humanisation. En vous remerciant !