Après avoir fait un dernier tour de piste de son "Blackened Death Metal" style rouleau-compresseur, Nergal décide de prendre une direction différente afin de ne pas trop se répéter. La prise de risque était grande tellement le changement est notoire : la venue de divers instruments symphonique (trompette, saxophone, trombone, violoncelle, etc.) sur pratiquement tous les morceaux de ce dixième album des Polonais marque une cassure terrible avec les précédents méfaits. Pourtant, il est clair que cela a réussi : chaque titre a une atmosphère propre et n’empêche aucunement certaines chansons d’être violentes pour autant. Pour preuve, "Furor Divinus" et "Amen" sont des brûlots directs et sans concessions.

Malgré tout, l’intérêt de "The Satanist" réside dans les morceaux plus atmosphériques, moins rentre-dedans. Le trio de feux qu’est "Ora Pro Nobis Lucifer", "The Satanist" et "O Father O Satan O Sun !" sont d’ores et déjà de futur classique d’une incroyable beauté. Rarement avons-nous entendu des morceaux violents, beaux et épiques à la fois.

Avec "The Satanist", Nergal a réussi un tour de force majeur : se renouveler en changeant légèrement son style sans toutefois se mettre à dos ses fidèles serviteurs. La marche sera très haute pour le prochain album…

Morceau préféré : "The Satanist".