Il fut un temps, BEHEMOTH a été bon, voire très bon ("Demigod"), mais cette époque est révolue depuis un bon moment maintenant. C'est devenu cet immonde Dark/Death/Black à la mode (qui a dit : "à la SVART CROWN" ?) avec des riffs mous et moches, où l'illusion de vitesse est rendue uniquement par le toujours excellent Inferno, même si je pense qu’il a dû pas mal s’emmerder sur la plupart des titres (franchement, écoutez plutôt AZARATH si vous voulez l’entendre se faire vraiment plaisir).

Je concède que le groupe parvient à instaurer de temps à autre une certaine atmosphère, mais globalement, il faut attendre le milieu ou la fin d’un morceau pour enfin avoir droit à un moment plus ou moins sympathique de quelques secondes. Ça fait maigre. Le reste du temps, les Polonais nous plongent dans un néant guitaristique embarrassant (sans déconner "O Father O Satan O Sun!" c’est une blague ?) en nous faisant regretter l’époque où le groupe ne se souciait que de nous botter le cul.

BEHEMOTH réussi donc l’exploit de remplir un album entier avec pratiquement que du rien au point que les physiciens pourraient utiliser "The Satanist" pour faire le vide dans une pièce afin de mener leurs expériences. Honnêtement, je suis ravi que Nergal soit parvenu à vaincre sa leucémie, mais si c’est pour faire ça, franchement, autant se reconvertir dans les barak’a’frites. Un disque qui peut rejoindre les derniers SATYRICON et WATAIN dans la liste des albums aux artworks chiadés, mais musicalement indignes de leur géniteur. Malheureusement, vu l'engouement général autour de ce genre d'attentat sonore, on n'est pas sorti du sable.