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HARD ROCK  |  STUDIO

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1972 Blue Öyster Cult
1973 Tyrany And Mutation
1974 Secret Treaties
1975 On Your Feet Or On Your ...
1976 Agents Of Fortune
1977 Spectres
1978 Some Enchanted Evening
1979 Mirrors
1980 Cultosaurus Erectus
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  Extraterrestrial Live
1983 The RevÖlution By Nig...
1985 Club Ninja
1988 Imaginos
1998 Heaven Forbid
2001 Curse Of The Hidden M...
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2016 La Carriere Du Mal (j. K...
2020 The Symbol Remains
 

- Style : Black Sabbath, White Magician, Tanith, Ghost, The Vintage Caravan, Orchid, Iron Butterfly
- Membre : Rainbow, Dokken, Albert Bouchard, Joe Lynn Turner
- Style + Membre : Blue Coupe

BLUE ÖYSTER CULT - Ghost Stories (2024)
Par DARK BEAGLE le 7 Mai 2024          Consultée 959 fois

Cette année, Eric Bloom va fêter ses 80 ans. Donald Roeser aura soufflé ses 77 bougies quelques semaines plus tôt. Les deux compères auront été pendant plus de cinq décennies le cœur, pour ne pas dire l’âme de BLUE ÖYSTER CULT, écrivant ou co-écrivant quelques uns de leurs plus grands titres, dont certains sont devenus des succès internationaux. Ils ont tourné sans relâche, pour défendre leur musique, par passion, ayant connu une gloire grisante avant de sombrer petit à petit dans l’oubli. "The Symbol Remains", paru en 2020, montrait que malgré le temps passé, ils conservaient la sympathie du public. Ils ne sont pas anodins dans le milieu du Metal et au travers de ce "Ghost Stories", ils annoncent leur retraite discographique. Autant "The Symbol Remains" fut une véritable surprise, autant cela entre dans l’ordre naturel des choses.

Le titre est bien choisi. Outre le fait qu’il m’évoque le magnifique "Ghost Story" de Peter Straub qui présentait des personnes âgées face aux fantômes de leurs passés (et connaissant les goûts de Bloom pour tout ce qui est littérature de genre, cela pourrait être un « heureux hasard »), ce disque contient des titres qui n’avaient jusqu’alors jamais trouvé leur finalité, enregistrés en partie entre 1978 et 1983, une époque contrastée pour le groupe, qui a connu des bas, mais aussi des sommets discographiques. Ce qui n’est pas forcément rassurant : s’agit-il de chutes de studio, de morceaux qui n’ont pas eu la grâce d’une carrière sur album à l’époque de leur composition ? Il y a un peu de cela, mais ce serait faire un raccourci très réducteur quant à ce disque.

Les fans connaissent déjà les versions live de "We Gotta Get Out Of This Place" (The ANIMALS) et de "Kick Out The Jam" (MC5), ils auront le plaisir de découvrir leur pendant studio et de se rendre compte que même loin de la scène, le BÖC était bon pour capter les intentions d’une chanson, de les faire sienne et de les restituer avec un tranchant qui leur était propre, sans chercher à les faire plonger dans l’ésotérisme, afin de conserver leur efficacité brute. Bien entendu, la voix de Bloom fait des merveilles dessus, il est excellent dès qu’il s’agit de s’exprimer sur ce registre Rock très rugueux. Même si on a l’habitude de les entendre avec la ferveur du public derrière, nous passons un très bon moment.

Tout n’est pas forcément très inspiré, ne nous voilons pas la face. Après tout, la plupart des morceaux présents n'étaient pas destinés à finir sur album. Il y a de bonnes surprises ("Late Night Street Fight", où nous avons droit à une superposition de voix qui se complètent très bien, "Cherry" et son côté Rock’N’Roll parfaitement assumé ou encore "So Supernatural", le single de cet album, qui emploie tous les codes du BLUE ÖYSTER CULT et qui se drape d’une aura fantastique qui lui va bien et qui sonne bien). Il faut dire qu’un énorme travail a été fait autour de ces compositions par Steve Schenck et Richie Castellano.

Ces derniers ont soigneusement travaillé les bandes d’origine, dégageant chaque piste afin de les remixer pour coller avec des tendances actuelles, pour que le disque ne soit pas irréversiblement daté. Quelque part, il l’est ; le style de composition transpire souvent le début des années 80. Joe Bouchard est venu faire quelques overdubs en studio quand c’était nécessaire, en respectant au maximum les claviers d’Allen Lanier, seul membre originel du groupe à être décédé. Le but était de garder leur esprit originel tout en les modernisant au niveau de la prod afin de ne pas les dénaturer. L’entreprise n’a pas toujours dû être aisé et la diversité des époques n’a rien arrangé : on sent qu’il manque une cohésion à l’ensemble, que le tout a été monté du mieux qu’il était humainement possible.

On remarquera que bon nombre des morceaux présents sont signés par les frères Bouchard, Albert ou Joe, surtout ce dernier d’ailleurs. Que tout n’est pas forcément passionnant ("Shot In The Dark", "Money Machine") et que d’autres morceaux auraient pu devenir des classiques à jouer sur scène sans problème. Outre "So Supernatural" déjà cité, je pense notamment à "Don’t Come Running To Me" qui développe un je-ne-sais-quoi d’inquiétant qui fonctionne très bien. "If I Feel" détonne un peu avec son aspect acoustique. Il s’agit d’une reprise des BEATLES, capté en studio en 2016, qui fait un clin d’œil à une des incarnations les plus récentes du BÖC, mais le fan ne se trompera pas.

Lire les noms des membres d’origine dans les crédits, ainsi que celui de Rick Downey qui avait eu la lourde charge de remplacer Albert Bouchard, ça provoque quand même un pincement au cœur, surtout quand on s’arrête sur le nom de Lanier. Même si tout n’est pas forcément bon – ce serait mentir ou se la jouer fan aveugle (enfin, surtout sourd) de prétendre le contraire – il existait une véritable alchimie entre les musiciens, une émulation d’où pouvaient sortir de grandes choses comme des désastres monumentaux. BLUE ÖYSTER CULT était un groupe hors norme et il n’a pas que fallu les excentricités d’un producteur très présent (Sandy Pearlman) pour leur faire tutoyer les sommets.

Et à présent, Bloom et Roeser nous disent au revoir. La manière est parfois un peu pataude, mais ils tenaient à faire ce dernier cadeau aux vieux fans qui connaissaient déjà un certain nombre de ces titres sous forme d’ébauches ou de démo semi complètes. Le néophyte n’y trouvera certainement pas son compte, se heurtant à une disparité qui peut s’avérer dissuasive. Les anciens s’y retrouveront, même si les morceaux ne viennent pas de la période dorée. Je vous laisse imaginer à quoi aurait pu ressembler "The Revölution By Night" avec "So Supernatural" et "Don’t Come Running To Me" en lieu et place de "Veins" et "Let Go". "Ghost Stories" est donc le testament d’un groupe marquant à défaut d’être réellement fédérateur. Merci Messieurs pour tout ce que vous avez fait et apporté à un genre en construction, pour la justesse de votre propos et pour toutes les passions que vous avez fait naître.

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- Eric Bloom (chant, guitare)
- Donald Roeser (chant, guitare)
- Joe Bouchard (basse, guitare, claviers, chant)
- Albert Bouchard (batterie, chant)
- Allen Lanier (claviers, guitare)
- Rick Downey (batterie)
- Richie Castellano (guitare, claviers, chant)


1. Late Night Street Fight
2. Cherry
3. So Supernatural
4. We Gotta Get Out Of This Place
5. Soul Jive
6. Gun
7. Shot In The Dark
8. The Only Thing
9. Kick Out The Jams
10. Money Machine
11. Don't Come Running To Me
12. If I Fell



             



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