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HARD ROCK  |  STUDIO

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1985 Club Ninja
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2016 La Carriere Du Mal (j. K...
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- Style : Black Sabbath, White Magician, Tanith, Ghost, The Vintage Caravan, Orchid, Iron Butterfly
- Membre : Rainbow, Dokken, Albert Bouchard, Joe Lynn Turner
- Style + Membre : Blue Coupe

BLUE ÖYSTER CULT - Club Ninja (1985)
Par DARK BEAGLE le 23 Novembre 2020          Consultée 2204 fois

Une réputation, qu’elle soit bonne ou mauvaise, vous poursuit toute la vie. Pire, elle vous précède et les personnes que vous êtes amenés à côtoyer, si elles en ont eu vent, peuvent avoir un a priori positif ou négatif vous concernant. Mais quand cette réputation a été décidée de façon arbitraire par un journaliste (mettons), cela peut avoir des conséquences vraiment désastreuses. Prenons par exemple (et parce que cette chronique concerne ce disque quand même) le "Club Ninja" de BLUE ÖYSTER CULT. Ah ! J’en vois déjà froncer les narines genre « ça pue la merde par ici ». Je ne vous jette pas la pierre, j’ai longtemps été comme ça. Jusqu’à ce que ce disque passe à une soirée de façon assez anodine et qu’étrangement, il attire mon attention. Je connaissais, mais je ne savais plus ce que c’était. Puis après deux jours de réflexion intense (putain, me regardez pas comme ça. Ouais, je suis borné. Pas vous ?), j’ai trouvé de quoi il s’agissait et j’ai réécouté le disque. Et peut-être avec attention pour la première fois depuis que je le connais. Et là, il y a des trucs à retenir.

Déjà, que le premier Rock Critic à avoir dit que ce disque est comme un flot de merde que l’on remonterait à contre-courant avait dû prendre de l’héroïne et du coup qu’il bandait mou, ce qui expliquerait son humeur de mal-baisé. Ensuite, que ce type était mine de rien vachement fédérateur pour apposer ainsi le sceau de la honte à cet album qui n’avait rien demandé mais qui le cherchait quand même un peu (beaucoup). Tiens, parlons un peu graphisme. L’art pictural, c’est aléatoire, cela ne met pas jamais tout le monde d’accord (enfin si, mes dessins, tout le monde s’accorde à dire qu’il y a de l’effort, mais que je ne devrais pas perdre mon temps à en faire). Mais cette pochette, madre de Dios, comme on dit en Bulgarie. Souvenez-vous des jaquettes du BÖC dans les années 70, exception faite de "Mirrors", elles avaient souvent une certaine classe ou une aura de mystère, celle de "Fire Of Unknown Origin" résumait à elle seule le concept du Culte de l’Huître Bleue, mais là…

La croix de Kronos (le symbole du groupe) dans l’espace, ça passe encore. Transformée en une espèce de station service de l’espace, ça fait vraiment années de capitalisme à outrance, façon Reagan, mais en même temps la galette date de 1985. Quand on jette un regard au verso de la pochette, on se souvient que les années 80, c’était la Mecque des films d’action. Prononcez le nom de Jean-Claude Van Damme et vous verrez les réactions parmi certains membres de l’équipe. Prévoyez des Kleenex quand même. Bref, les ninjas, c’est cool, mais dans le trip futuriste et cosmique, c’est étrange (moins cependant qu’un ninja habillé en orange pour éviter les accidents de chasse). Les couleurs, vaut mieux pas en parler d’ailleurs. Enfin, à moins d’aimer ce qui est flashy.

Forcément, ça ne donne pas forcément envie. Oui, nous le répétons souvent : il ne faut pas juger un disque à sa pochette, blablabla, mais il faut convenir qu’il s’agit d’une vitrine et qu’en période de fêtes, vous êtes plus à même de vous faire coller la langue par le froid sur une glace d’une boutique bien décorée et qui fait envie que sur celle de pompes funèbres (et pourtant, des guirlandes autour d’un cercueil en sapin, c’est de saison, de même que la crèche devant l’urne funéraire). Ajoutez à cela un clip foireux pour "Dancin’ In The Ruins" et vous aurez déjà une bonne part du rejet global de cet album par les médias et par les fans.

Ensuite, si on note le retour de Sandy Pearlman à la production, il convient de signaler l’absence d’Allen Lanier. Un bon point, un mauvais point. Lanier, c’était le genre de claviériste qui laissait des traces de sa personnalité sur ce qu’il jouait, il avait sa patte, son style, une élégance qui ne passait pas inaperçue. Il sera remplacé ici par Tommy Zvoncheck qui a un jeu qui convient mieux à cette période, ce cœur des années 80, très présent et légèrement acidulé. Pour créer une ambiance, ce n’est pas tout à fait cela, mais il faut bien convenir que dans son genre, il est plutôt efficace et que les sons qu’il emploie n’ont pas autant vieilli que certains de la même époque. Mais cela réduit les membres d’origine du groupe au nombre de trois : Eric Bloom, Donald Roeser et Joe Bouchard.

Puis il y a les chansons et là, autant le dire tout de suite, BLUE ÖYSTER ne revient pas à son style de base. En même temps, cela aurait été très con de sa part, en 1985, les ’70 sont totalement has been et ce qui était encore valable au début des ’80 ne l’était plus autant. Les musiciens essayent de capter les mouvances de leur temps et de s’y incruster, malgré leur statut de ringards. Seulement, ils ne parviennent pas à s’adapter totalement aux standards de l’époque et "Club Ninja", tout comme "The Revölution By Night" deux ans auparavant, un autre mal aimé du groupe, pour des motifs assez similaires. Cette recherche du single capable d’être matraqué à la radio ou sur MTV, un son moins raide que par le passé, des connotations « FM » qui font tache. Certes, ces deux albums ne sont pas parfaits, mais de là à leur jeter du vitriol à la tronche, ça revient un peu à pisser dans son Yop. C’est cracher dans son Yop ? On s’en bat les couilles.

Ce qui est étonnant avec ce "Club Ninja", c’est qu’il est assez calibré sur une bonne partie de sa durée, mais que les trois derniers morceaux prennent une tournure différente. Déjà, nous retrouvons majoritairement les membres originaux à la composition. Bon nombre d’invités sont encore à l’écriture comme à l’interprétation et l’album semble cumuler les chansons plus qu’il ne dessine une ligne directrice. Cependant, les trois derniers titres semblent dire « fuck you, nous sommes BLUE ÖYSTER CULT et nous sommes là pour vous apporter notre sagesse ». Ou un truc du genre. C’est ici que nous retrouvons principalement l’esprit de la formation, avec des passages plus aventureux, plus longs, plus construits. Shadow Warrior renoue avec l’aspect fantasy epic qu’affectionne particulièrement Eric Bloom et ici il s’associe à l’auteur Eric Van Lustbader, surtout connu en France pour avoir repris la saga de "Jason Bourne" initiée par Robert Ludlum, tandis que "Madness In The Method" voit Roeser se laisser aller à ses envies, toutes aussi épiques. Et même si je m’attends à ce qu’il chante « ils m’entraînent au bout de la nuit » sur le refrain, cela reste quand même bien foutu. "When The War Comes On" ? Un bon petit brûlot qui dépote bien comme il faut avec un petit featuring d’Howard Stern pour le spoken words.

Ce qui ne veut pas dire que les autres morceaux sont tous mauvais, comme ça ne veut pas dire qu’ils sont tous bons. "Dancin’ In The Ruins", si l’on excepte le clip affreux, reste une petite composition légère comme Roeser en a le secret, qui ont jalonné la carrière du BÖC, avec toujours une qualité dans l’exécution des soli qui laisse pantois. D’ailleurs, il prend légèrement la main sur ce disque au niveau du chant, Bloom se concentrant sur l’aspect le plus Heavy, un brin en retrait, mais toujours implacable dans son interprétation. Il assure comme une bête sur "White Flags", qui est une reprise d’un obscur combo canadien que tout le monde a oublié depuis ou presque. C’est d’ailleurs assez étonnant d’ouvrir l’album avec une cover, mais elle donne une bonne impulsion pour démarrer les hostilités. Le clavier est très présent et passe les barrières du temps avec une certaine efficacité vu que j’ai eu l’impression d’entendre des lignes similaires dans un album récent de Power Metal, mais faut pas me demander de chercher lequel.

Après, comme son grand frère, "Club Ninja" contient son lot de coups de mou. Ces titres plus faibles qui, par un malencontreux hasard, restent en mémoire et sont montrés du doigt, honte et calomnie à eux. "Make Rock, Not War" est assez agaçante avec ses chœurs sans finesse, à l’instar de "Beat’Em Up" qui est le titre en trop de la face B de l’album. "Spy In The House Of The Night" manque également d’une certaine conviction tandis que le reste possède un petit quelque chose, un truc qui fait que l’on peut s’attarder à condition de se dire que les années 80 n’ont pas été de tout repos pour tous ces combos des années 70 qui ont lutté pour continuer à survivre, allant jusqu’à renier certains de leurs principes pour ne pas disparaître. Ce n’est pas entièrement de la prostitution, mais beaucoup de groupes bouffaient leur pain noir en cette période, à l’instar de URIAH HEEP, NAZARETH, QUEEN, KANSAS et bien d’autres. Mais le BÖC, s’il faisait des concessions, continuait à laisser parler son ADN et balançait des titres venus d’ailleurs… et qui ne correspondaient pas aux attentes du public ni des maisons de disque.

"Club Ninja", c’est une histoire de modes et de ringardise. Et d’une envie de dire ce qui est bien et pas bien. Ici, sur Nightfall, ce n’est même pas une histoire de réhabilitation, c’est simplement le fait de signaler que ce n’est pas la daube et qu’il faut se débarrasser des préjugés pour poser une oreille nouvelle dessus. Oh, après, vous pouvez dire que j’ai des goûts de chiotte et que je tapisse mes murs de cette merde infâme et que c’est mon problème, que je n’ai pas à vous raconter de conneries éhontées juste parce que c’est le BÖC. Mais justement parce que c’est BLUE ÖYSTER CULT, "Club Ninja" n’est pas un bête disque sorti au milieu des années 80, sans âme et sans saveur. Comme disait Pascal Sevran (oh putain…), il faut laisser la chance aux chansons.

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- Donald Roeser (chant, guitare)
- Eric Bloom (chant, guitare)
- Joe Bouchard (basse, chant)
- Thommy Price (batterie)
- Tommy Zvoncheck (claviers)


1. White Flags
2. Dancin' In The Ruins
3. Make Rock Not War
4. Perfect Water
5. Spy In The House Of The Night
6. Beat'em Up
7. When The War Comes Home
8. Shadow Warrior
9. Madness To The Method



             



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