Le même jour de janvier 1983 que celui de la sortie de "The Law Of Devil's Land", les Japonais eurent également le bonheur de trouver dans les bacs un 45 tours bonus dénommé... "Geraldine". Gloups. Toutes mes excuses si une Geraldine lit cette chronique mais moi je n'ai jamais pu supporter ce prénom... Ça sent définitivement trop la cambrousse, rien de très aguicheur. Et puis pourquoi ce prénom ? Y sont pas japonais les LOUDNESS ? Ils n'auraient pas pu l'appeler, euh, je ne sais pas moi.. Sakura ? Z'êtes pas d'accord ? Et ne croyez pas qu'ils ont fait ça pour tenter de percer le marché anglophone, ce single ne sera pas distribué ailleurs que sur l'archipel nippon. Bon. Bref. "Geraldine" n'est autre qu'une reprise d'un certain BOOTS WALKER, de son vrai nom Louis Zerato. Qui c'est ce type ? Le mystère reste entier : il s'agit d'un compositeur américain des années 60, auteur de quelques singles (souvent interprétés par autre que lui), mais je ne saurais vous en dire plus. On peut dire qu'il a sombré dans l'oubli.

LOUDNESS n'a fait que très peu de reprises durant sa longue carrière, celle-ci constitue donc une vraie curiosité au sein de sa discographie.
À l'origine, ce titre est une petite perle de Pop Psyché typique des 60, très west coast, rien d'original mais une véritable merveille néanmoins. Pourquoi ce titre n'est pas plus connu ? Je vous le demande ! Allez donc écouter ça sur YouTube illico. Le rapport avec le Heavy Metal des Japs ? Aucun ! Pourtant, n'allez pas croire que pour ce single les gars de LOUDNESS ont troqué leur attirail de parfaits metalleux pour des chemises à fleurs et se sont mis à fumer des pétards avant l'enregistrement, non, bien au contraire. "Geraldine" passe donc à la moulinette du Heavy Metal : guitare saturée pour rythmique de plomb, riff introductif qui ne rappelle que vaguement la mélodie originale, solo de rigueur qui fait dans le démonstratif et remplace l'orgue Hammond, des chœurs plus Rock que Pop... Et le tout donne un excellent morceau de LOUDNESS qui fera même partie de la setlist live du groupe pendant plusieurs années. Les Japonais se sont totalement appropriés ce titre, ce qui n'était pas si simple tant ce morceau porte l'empreinte de la culture américaine. Une démarche qui me rappelle celle du fameux réalisateur Akira Kurosawa qui signa quelques chefs d'œuvre du 7ème art en adaptant des œuvres occidentales. À noter que les paroles ont été en grande partie modifiées, seul le refrain d'origine en anglais est conservé, les couplets étant réécrits en japonais, la mélodie vocale restant semblable.

En face B, on retrouve "In The Mirror" dans une version identique à la version LP. Aucun intérêt a priori. Sauf que ce morceau est une tuerie Speed Metal, et que de toute façon ce single avait sûrement un objectif grand public (radio-diffusable) et ne s'adressait pas qu'aux fans de la première heure qui s'étaient déjà rués sur "The Law Of Devil's Land" de toute façon. Ce qui en fait donc un très bon single qui atteint parfaitement sa cible.