1983 fut une année faste pour LOUDNESS ! Un album et un single en janvier, un Live très complet en novembre, et entre les deux, au mois d'août, le single qui fait l'objet de cette chronique. Décidément, LOUDNESS ne voulait pas lâcher son public, et quand on sait que dès janvier 1984 devait paraître le mémorable "Disillusion"... c'est ce qui s'appelle savoir occuper le terrain, ne rien lâcher...

Avec une telle productivité, on aurait pu s'attendre à des moments de faiblesses de la part du groupe, ce qu'il ne nous épargnera pas durant sa longue carrière, mais pas de cela sur ce single deux titres. 1983 est une année faste quantitativement et qualitativement.

Deux titres au menu donc, pas de ballades, pas d'expérimentations, non, juste deux titres Heavy Metal tout ce qu'il y'a de plus classique, tout comme l'était déjà le premier single du groupe, "Burning Love". Allons-y pour une courte description et critique.

Sur "Road Racer", LOUDNESS nous propose une cavalcade de 4 min 25, façon "tagada-tagada" : le fameux motif rythmique en croche/double-croche cher au metalleux. Vu le thème du morceau, cette structure est fort à propos, mais l'on pourra rétorquer que le groupe se contente de peu en plaquant cette rythmique tout au long du morceau. Akira Takasaki ne pourra cependant pas s'empêcher de balancer une intro VAN HALENienne très flashy avec legato et tout ; c'est qu'il tenait à rappeler que le boss de la six-cordes, c'était lui ! Mais ça on le savait déjà... Minoru Niihara, quant à lui, appose sa voix sans trop en faire : un peu plus soft que d'habitude, même s'il ne nous épargne pas quelques "yeah!" très appuyés mais sans envolées dans les aigus. On se laisse embarquer par le groupe dans cette course contre la montre, même si l'ensemble manque un peu de mordant.

Du mordant, on en retrouve sur "Shinkiro". Si le riff est ultra classique, dans la veine de ce que produisait n'importe quel groupe de Heavy moyen à cette époque, il y a une certaine hargne qui resurgit, notamment à travers la voix. Le refrain se fait également moins aérien que "Road Racer" même si doté d'une certaine grandiloquence. Le court passage atmosphérique à base de clavier avant le solo constitue le seul instant véritablement original de ce 45 tours, on aurait aimé qu'il dure plus longtemps, mais le groupe a sans doute dû limiter la durée du morceau, format single oblige.

"Road Racer/Shinkiro" ne propose rien de véritablement indispensable si ce n'est juste deux bons titres de LOUDNESS, ce qui est toujours bon à prendre. Un single estival avec un premier titre certainement pensé pour toucher un public un peu plus large (mais n'égalant pas à ce niveau le très bon "Geraldine") et un second plus hargneux, plus proche de ce que le groupe proposait sur ses long-play. Il n'y a rien à dire de plus, vous aurez compris que cette chronique est surtout là pour répondre à un souci d'exhaustivité, ceux qui sont tombés sous le charme des Japonais auront déjà compris qu'ils ne sauraient passer à côté de ce single.