Cet album n’a pas mis une claque dans la gueule aux différentes formations des eighties, mais un énorme coup de boule qui les a étalés pour dix ans. (RAGE AGAINST THE MACHINE viendra finir les rares survivants un an plus tard).
“Nevermind“ est important à plusieurs niveaux : tout d’abord, d’un point de vue de l’image que véhiculait les groupes les plus huppés. Aucun adolescent ne parvenait plus au début des nineties à s’identifier par rapport à des musiciens mesurant 1m90, permanentés, chemises ouvertes sur les poils, étalant toute leur suffisance dans des clips à 2 millions dans des berlines rose bonbon à 500 000 avec les pétasses réglementaires affalées sur la banquette arrière. NIRVANA a tout simplement rendu d’un coup toutes ces formations obsolètes, voire pire, ridicules.
D’un point de vue musical on comprend instantanément à quoi on a affaire : un groupe de légende. Ce qui fait la caractéristique d’un bon groupe (indépendamment d’aimer leur musique ou pas, ce qui est un autre problème) c’est qu’il possède un son immédiatement reconnaissable. En insérant le CD dans le lecteur, on sait tout de suite qu’il s’agit de NIRVANA. Tous les titres sont géniaux, variés, rythmés, remettant au goût du jour ce que le Hard Rock avait, avouons-le, perdu au cours de la décennie précédente : la spontanéité.
Leur musique est génialement simple (comme celle d’AC/DC). Tout le monde peut s’essayer à refaire du NIRVANA, inutile d’être un MALSMTEEN pour se mettre à la guitare.
Une musique sublime faite par des ados crève-la-faim, reproductible assez facilement et totalement décomplexée.
Cet album constitue une remise à plat indispensable et un jalon essentiel pour le Hard Rock.
