Que faire une fois que le zénith de votre carrière a été atteint ? Comment survivre ? Expédients ? Volonté de fournir à des fans jusqu’au-boutistes leur dose d’émotion annuelle ? Ou plus simplement une passion indélébile, une envie irrépressible de partager ? Qu’importe finalement, mais le trio de Wichita s’apprête à débuter la suite d’une carrière qui a déjà touché au sublime, c’est donc extrêmement complexe à gérer pour Mark.

Cependant, ce "Mystification" dédié à la mémoire ainsi qu’au travail d’Edgar Poe, se révèle un opus d’excellente facture. Quelques titres atmosphériques sortent du lot : "Mystification" tout d’abord, ode au refrain extraordinaire, évoque la personne de Poe, riche et torturée, avec talent. "Dragon Star"… Voila une des plus belles chansons jamais écrites, des arpèges cristallins soutiennent un chant d’une puissance évocatrice rare, et matez un instant les paroles c’est tout simplement anthologique. Personnellement, une de mes chansons préférées, un must have ! Quelle émotion !

Les longs morceaux épiques chers au ROAD sont aussi de la partie, j’apprécie tout particulièrement "Children Of The Night", une cavalcade d’enfer qui contient un solo de guitare d’une pureté démentielle... Avec "Spirit Of The Dead" on franchit des frontières qui nous rapprochent du Thrash, écoutez donc ce beat de batterie, un des chefs-d’œuvre de Randy "Thrasher" Foxe. La qualité est là, comme il se doit.

"Masque Of The Red Death" débute sur les chapeaux de roue. "Haunted Palace" est écrasante de puissance. Je n’aurai qu’un petit bémol en surlignant la très thrashy "Up From The Crypt" au joli refrain et la lourdingue "Death By The Hammer", pourtant une des favorites de Mark Himself. "Valley Of Unrest" est carrément dispensable. Ces quelques temps faibles empêchent cet excellent album d’accéder au statut de classique au même titre que ses prédécesseurs.