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MANILLA ROAD - The Circus Maximus (1992)
Par MEGATHERION le 4 Mai 2009          Consultée 6714 fois

Dans la très longue discographie du Road, cet album tient une place à part. C'est peut-être le plus déroutant, le plus étrange, le plus expérimental. Il s'agit là ni plus ni moins d'un O.V.N.I. ou plus exactement d'un O.M.N.I. (Objet Musical Non Identifié). Je ne vois que ce néologisme pour qualifier une œuvre qui sort de l'ordinaire. Mais pour bien l'appréhender, il faut se pencher sur les conditions dans lesquelles elle a vu le jour.

En effet, cet album était à l’origine un projet solo de Mark Shelton qui naquit après le split du groupe qui intervint en 1990, après « The Courts of Chaos » . En fait, il semble que Black Dragon Records, le label français qui avait édité jusque là les albums du combo du Kansas depuis le fameux « Open The Gates », ait décidé arbitrairement de sortir le dernier-né sous le nom de MANILLA ROAD. THE CIRCUS MAXIMUS aurait du être le nom d’un nouveau groupe formé par Mark Shelton, l'emblématique leader du groupe, et deux autres musiciens originaire de Wichita, Aaron Brown et Andrew Coss. Il faut croire que Black Dragon Records, en proie à des difficultés financières, pensait sans doute que le trio vendrait plus d’exemplaires sous le nom de MANILLA ROAD que sous celui de THE CIRCUS MAXIMUS. Mais cette manœuvre ne servit à rien, et le label ferma ses portes peu de temps après sans que l’album ne reçoive aucune promotion digne de ce nom.

Cet album est donc très différent de ce que Shelton avait fait avec MANILLA ROAD et il ne pouvait que décontenancer les fans du groupe qui ne connaissaient pas les conditions de sa sortie. Il faut bien dire que « The Circus Maximus » n' a presque rien à voir avec les précédentes productions du groupe. Nous sommes ici loin des titres épiques, du heavy-doom-thrash des précédents albums. Le trio s'aventure ici dans des contrées musicales nouvelles et inexplorées, mais à son écoute, on y décèle quand même des bribes de sonorités héritées de « The Courts Of Chaos ». Il est clair aussi qu'il ne pouvait pas plaire à tout le monde, même parmi les plus anciens fans.

Pourtant, il serait regrettable de passer à côté d'un opus, une fois de plus très original et unique. Déjà, la pochette de l'album est un tantinet provocatrice: un christ déguisé en clown mis en croix sous le regard de ses congénères, dessiné par Aaron Brown lui-même. Il fallait oser, et si l'album avait connu le succès, il se serait peut-être attiré les foudres de quelques grenouilles de bénitier bien-pensantes...

Ensuite, la musique est un étonnant mélange de différents genres. Cela va d'un heavy-rock progressif, en passant par des expérimentations psychédéliques, quelques soupçons de doom ici et là, quelques passages jazzy, voire même funk, une très légère pincée de thrash... Autant dire qu'il est très difficile de la décrire, mais je vais essayer de m'y employer en espérant ne pas trop m'égarer.

Autre élément surprenant, les trois musiciens chantent tous, chacun possédant un style très personnel, bien à lui. Voilà qui est assez peu courant.
Ainsi, on connaît déjà bien Mark Shelton qui ici ne chante que sur trois titres, au demeurant tous excellents. Sur « Throne of blood », il est accompagné de chœurs inhabituels qui pourraient rebuter les aficionados du groupe, et qui possède un côté entraînant. Il faut d'ailleurs souligner une des caractéristiques de cet album que l'on retrouve sur d'autres titres comme « No sign from above », celle de mettre joyeusement en musique des textes plutôt sombres et dépressifs. Mark Shelton, égal à lui-même, c'est-à-dire toujours aussi inspiré et capable de décocher d'excellents soli stratosphériques, est à l'origine d'un nouveau morceau d'anthologie dénommé « Forbidden Zone ». Il est ici très bien secondé par la basse d'Andrew Coss et la batterie d'Aaron Brown, qui démontrent tout leur talent et prouvent ainsi qu'ils ne sont pas de simples faire-valoir. Le refrain, particulièrement réussi, rappelle quelque peu « Mystification » et possède une ambiance non dénuée d'un certain style épique.
Comme le suggère l'intitulé de ce titre, le maître soulève ici le voile de la quatrième dimension. Il nous y emmène et nous fait découvrir ses différents aspects, des plus sombres au plus joyeux, des plus inquiétants aux plus merveilleux. Ce voyage aux confins de l'étrange, nous transporte dans des univers parallèles colorés, parfois effrayants, parfois paisibles.

Andrew Coss possède un style différent, moins démonstratif. Il chante sur les martiaux « Murder by degrees » et « No touch » mais il se distingue surtout sur deux titres mélancoliques mais très différents. Le premier « Lux Aeterna », sorte de balade très soft, est parsemé de sombres sentiments et d'un désespoir maladif qui s'achève sous la pluie d'un orage d'automne. Le second, « She's Fading », tout aussi dépressif, nous plonge dans un océan de tristesse que les envolées planantes de Mark Shelton servent à merveille. Le maître a encore réussi quelques unes de ses plus belles compositions en matière de soli.

Aaron Brown officie quant à lui sur des souvent morceaux torturés, plus lourds, et aux paroles malsaines. Ces propos sont illustrés par « Hack it off » , titre surprenant au phrasé très rapide et « In Gein we trust » , une évocation de la folie du célèbre tueur en série nécrophile, Ed Gein, qui avait la détestable habitude de confectionner tout sorte d'objets faits de peau humaine prélevés ici et là...
Mais c'est surtout sur « Spider » , un des joyaux de l'album, qu'il donne la pleine mesure de son talent. Sur ce titre qui sort des sentiers battus, presque punk et bénéficiant d'un solo totalement déjanté, Brown est tout simplement parfait dans son évocation d’un esprit manifestement dérangé qui sombre peu à peu dans la folie. Sur cet excellent morceau beaucoup plus lourd, on imagine sans peine un être rongé par la démence, obsédé par une araignée imaginaire qui le mure toujours un peu plus dans une folie sans issue. Celle-ci, hors de portée, tisse les fils d'une toile invisible qui piège peu à peu la conscience du malheureux à l'intérieur de son propre cerveau...

Il faut donc reconnaître que ce vrai-faux album de MANILLA ROAD, possède des charmes indéniables. Le fait que les trois musiciens chantent tous sur les différents morceaux confèrent à « The Circus Maximus » une variété bienvenue. De plus, techniquement, ils maîtrisent parfaitement leur sujet. Une fois de plus, maître Shelton a présidé à la création d'une œuvre bizarre, étrange, à la croisée d'une multitude de genres musicaux, mais qui possède un magnétisme fou. Beaucoup moins « métal », elle est cependant susceptible de plaire à ceux qui aiment les expérimentations baroques et à ceux qui demeurent les indéfectibles adeptes du plus célèbre guitariste de Wichita. Les autres passeront leur chemin, en se demandant de quelle planète proviennent les extra-terrestres qui sont à l'origine de cette chose.

Quoi qu'il en soit, il est inutile de dire qu'il faudra un certain nombre d'écoutes pour s'approprier toutes les subtilités de cette galette. Une chose est sûre, il n'en existe pas deux comme celle-ci !

Une curiosité à découvrir ou redécouvrir.

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   (2 chroniques)



- Mark - The Shark - Shelton (guitare, chant, hurlements)
- Aaron Brown (batterie, chant, bizarreries)
- Andrew Coss (basse, chant, claviers sur lux aeterna)


1. Throne Of Blood
2. Lux Aeterna
3. Spider
4. Murder By Degrees
5. No Sign From Above
6. In Gein We Trust
7. Flesh And Fury
8. No Touch
9. Hack It Off
10. Forbidden Zone
11. She's Fading



             



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