L’artiste prend son pinceau…
D’un geste circulaire et ample, il trace les différentes parties de son tableau. Passant allègrement du cyan vif au rouge incandescent, le bois se gorge de ces teintes épaisses. Ses fibres se remplissent d’une mixture qui poussée par l’audace de son créateur nous montre les aspects d’un travail accompli. Les senteurs exotiques se mêlent au bois, le tissu gonfle ses mailles solides. L’œil vif, l’artiste reste concentré sur son objectif. Son travail est parcimonieux, élégant et chaleureux. Oui, une grande chaleur émane de sa création ou mille couleurs, mille nuances se rejoignent et s’éloignent dans un ballet de trames et de textures.

Un monde, un microcosme où tout est possible, où l’imaginaire prend le pas su la raison. Point de démence ou de faiblesse dans la composition, seulement le fruit mûri d’une personnalité qui remet en cause ses origines et nous guide vers un espace temps tridimensionnel. La formule est connue mais le geste est des plus assuré, par des décennies de pratique et une audace certaine dans son élaboration qui flirte sans préjugés dans un domaine que beaucoup désir atteindre, sans y arriver. L’art physique (excellente performance de Derrick Green) et la saturation suprême (Andreas Kisser très inspiré) englobent cette offrande de milles couleurs, chatoyante comme des pierres précieuses et illuminée d’une aura divine ("Still Flame").

SEPULTURA ne suit personne. Il dicte son art au travers d’un parcours semé d’expérimentations aussi diverses que fructueuses.

SEPULTURA est une entité unique aux traits indéfinissables. Il devient le vent, la terre, les cieux. Il domine, il rayonne.

SEPULTURA fait sa propre musique, imparfaite pour certains, mais c’est sa musique, son œuvre. Aucunes directives ne le pousse à modifier sa ligne de conduite. Il est entier et le restera.