Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par FENRYL

SODOM, c'est un peu le MOTÖRHEAD du Thrash Metal allemand, avec une constance dans la qualité de ses albums, sans pour autant dévier de leur trajectoire initiale. Alors que la même année, KREATOR essayait de singer MEGADETH sur son "Outcast", et DESTRUCTION lui, était mort et enterré, SODOM était bien le seul à incarner la résistance du Thrash allemand, old-school qui plus est ! N'attendez pas ici des sonorités modernes, des guitares accordées plus graves que FEAR FACTORY et KORN réunis ou une machine derrière les fûts. Rien que du bon vieux Thrash à l'ancienne, avec d'évidents relents Punk Hardcore, ça fait du bien... et ça déboîte !!!
Bien sûr, les vieux fans vous diront que ça ne vaut pas les vieux albums comme "Agent Orange" ! Mais le fan de MOTÖRHEAD que je suis apprécie tout particulièrement la démarche de SODOM, celle d'éviter le boom boom mitraillette, trop souvent de rigueur dans ce style, pour laisser place à du Rock, un peu comme si SUICIDAL TENDENCIES (époque Hardcore sur "Join The Army") et MOTÖRHEAD conjuguaient leurs efforts pour faire un album de Thrash sans concession. J'aurais pu jouer le vieux fan blasé (comme pour un autre groupe de Metal, si si, vous savez bien, ils sont même six !!!) et dire que "'Til Death Do Us Unite" s'adresse avant tout aux jeunots qui viennent d'attraper le train en marche. C'est vrai que les anciens vont trouver ça trop "joyeux", trop Rock'N'Roll ; "Polytoximaniac", "Gisela" et "Hey, Hey, Hey Rock'N'Roll Star" sonnent presque comme du Punk américain ! M'enfin c'est pas du OFFSPRING non plus ! Et puis, pour une fois qu'un album de Thrash est à la fois bourrin ET varié (rien à voir avec les albums d'OVERKILL), c'est tellement rare alors ne boudons pas notre plaisir.

Varié oui, vous avez bien lu, car SODOM a réussi un dosage ultime entre les brûlots de Thrash purs et durs ("Frozen Screams", "Sow The Seeds Of Discord"), les tueries Punk Hardcore qui renverraient Lemmy aux fraises pour un peu ("Master Of Disguise") et quelques titres plus heavy qui arrachent tout ("That's What An Unknown Killer Diarized", "'Til Death Do Us Unite"). Y a même quelques passages mélodiques, avec des arpèges plutôt "dark", ce qui fait qu'on peut écouter ce disque en entier sans avoir envie de zapper les plages une fois qu'on a atteint la moitié de l'album. Et ça, dans le Thrash, c'est très rare tellement ce style laisse peu de place à la variété et au groove.

Car "'Til Death Do Us Unite" paraîtrait presque groovy pour un peu comparé à la mécanique trop bien huilée de bon nombre d'albums du même style (vous comprendrez que je suis pas un grand fan de Thrash Metal !!). SODOM prouve en tout cas que sa réputation de groupe culte n'est absolument pas usurpée.