Incontestablement un grand classique des années 80 ! STRYPER fait partie de ses formations dont on parlait énormément au milieu de la décennie, au même titre que WASP d'ailleurs et ce pour les mêmes raisons. Leur visuel outrancier (admirez-moi ces magnifiques combinaisons jaune et noire dont même Gordon Matthew Sumner n'aurait pas voulu entendre parler) et leur musique catchy avait eu pour conséquence de les cataloguer bien vite dans la mouvance FM qui prenait son envol avec les compatriotes de RATT, POISON ou encore BON JOVI.

En réalité, comme W.A.S.P., la musique est ici franchement Heavy Metal et plus mélodique que chez les sbires de Blackie Lawless. Si ce sont les propos prosélytes de STRYPER et ses tenues invraisemblables qui sont restés dans les mémoires, STRYPER est surtout une formation douée qui dispose avec Michael Sweet d'un des vocalistes les plus épatants du circuit. Avec une voix parfaitement claire et pleine de lyrisme, l'Américain vient proposer une alternative intéressante à l'Europe de Bruce Dickinson sans toutefois avoir à lui envier sa puissance (Michael Sweet possède des cordes vocales d'airain, à l'image de ces puissantes envolées aiguës dont il nous gratifie de temps en temps). Alignant, aidé par des chœurs magiques, des refrains fabuleux "Soldiers Under Command", "Reach Out", "Surrender" ou encore "Makes Me Wanna Sing", Michael Sweet construit un pont d'or pour "Soldiers Under Command" qui entre dans la légende du Metal par la grande porte.

Le propos très mélodique pouvait sans doute être surprenant à l'époque où un rockeur se devait de garder de la rugosité, mais l'alliage de riffs lourds, de batterie puissante adepte de la double grosse caisse (le propre frère de Michael Sweet est excellent cogneur) crée un mélange unique et détonnant. De plus à quelques exceptions près, l'album dans son ensemble est d'un très haut niveau et traverse admirablement le temps grâce aux compétences intrinsèques des musiciens et de Michael Wagener qui a produit un nouveau classique intemporel avec "Soldiers Under Command" qui conserve toute sa divine fraîcheur trente ans plus tard.