Contre toute attente, "Empire Of The Undead" est un bon album de GAMMA RAY. Bon, pas de quoi se taper le cul par terre non plus, mais par rapport à ce que le groupe propose depuis "Majestic", cela fait quand même plaisir à entendre. Enfin, plaisir… Si l’on accepte que la voix de Kai Hansen ne vaille plus grand-chose aujourd’hui.

Le disque est perfectible en bien des points. Si le côté plagiat s’amenuise, ou plutôt, se fait plus discret, l’auto-recyclage en revanche est très présent, et de façon assez frappante sur "Avalon", qui n’est qu’une resucée de "Rebellion In Dreamland", en moins bien (en même temps, hein…). Et on constate dessus à quel point Hansen perd en qualité de chant (fume, Kai, fume, tu as raison !). Il en chie par moment et ses aigus deviennent de plus en plus approximatifs, voire faux. Bref, sur ce point, il est décevant et montre clairement ses limites.

On passera rapidement sur l’échec total qu’est la ballade "Time For Deliverance" qui n’est qu’un moment douloureux à passer et qui mine de rien devrait faire comprendre au groupe que la ballade, ce n’est pas pour eux si on se réfère à l’échec cuisant qu’est "No Need To Cry" sur l’opus précédent. En revanche, on se réjouira sur les Heavy "Hellbent" ou le très ACCEPT dans l’idée "Pale Rider", qui montrent un renouveau dans le traditionalisme chez GAMMA RAY. Il y a de l’envie, de la puissance, ça tabasse bien, mais sans être aussi bourrin que d’habitude.

Et là saluons le nouveau batteur du groupe, Michael Ehré qui remplace au pied levé Dan Zimmermann et qui possède un jeu que l’on rapprocherait plus de celui de Thomas Nack, moins foncièrement frapadingue, plus typiquement Heavy Metal dans l’idée, ce qui ne l’empêche pas d’assurer la double grosse caisse quand le besoin s’en fait sentir. Et aussi, il participe à l’écriture et on lui doit le puissant "Pale Rider". Ce qui est de bon augure pour le futur du groupe.

On appréciera la verve du morceau titre, le côté jusqu’au-boutiste de "Demonseed", on se demandera pourquoi le superbe "Built A World" n’est qu’une chanson bonus sur le disque alors qu’elle fait revivre un passé bien plus glorieux pour GAMMA RAY, celui où il ne se mettait pas de limites et où il se sentait assez sûr de lui pour proposer des choses différentes, qui sortaient de sa zone de confiance.

Pas de quoi se taper le cul par terre, en somme… Et pourtant, même si on est loin de la qualité d’antan, on sort de ce disque relativement satisfait dans l’ensemble, parce que le groupe semble enfin se sortir les doigts de ses quatre postérieurs. Le sang neuf peut-être, qui a donné un coup de fouet à une formation devenue bien moribonde avec le temps. Reste à savoir si ce regain d’intérêt est passager ou s’il arrivera à traverser le temps jusqu’à un hypothétique nouvel album.