On ne doit jamais recongeler un plat décongelé. C'est pourtant ce qu'ont fait Hansen et sa bande en nous servant ce plat faisandé qui à fait un séjour de trop dans le congélo. "Empire Of The Undead" sent le réchauffé à plein nez.

Faut dire qu'à force de se faire critiquer il semble que Kai Hansen se soit un peu calmé en matière de plagiats. Oh, pas que ces derniers aient disparus ("Seven" qui repique le refrain du "Rainmaker" de MAIDEN y va un peu fort), mais ils se font dans l'ensemble nettement plus discrets, mieux intégrés, bref, ils deviennent acceptables. Un signe que l'inspiration est revenue ? Mhh pas vraiment, sachons raison garder. Car GAMMA RAY s'est réfugié à fond dans l'auto-citation, les références au passé foisonnent. À commencer par ce "Avalon", sous "Rebellion In Dreamland", ce décalque de "Send Me A Sign" qu'est "Master Of Confusion", etc. On nous refait aussi le coup de ballade QUEENesque. On tente même de se raccrocher à un passé révolu : cela donne "Born To Fly", dont le refrain sonne aussi niais que ses paroles, et ne peut que susciter un véritable moment de gêne chez l'auditeur.

Pourtant, "Empire Of The Undead" est un album satisfaisant malgré des défauts aussi voyants qu'une verrue sur le bout du nez. L'énergie qui se dégage de cet opus a un effet galvanisant. C'est bien dans son côté méchant que GAMMA RAY redresse un peu la barre, ce que ne parvenait toujours pas à faire "To The Metal". Si la niaiserie de "Born To Fly" ou "Master Of Confusion" nous gonfle, les paroles débiles de "Hellbent", la hargne du morceau titre et l'élan ACCEPTien de "Pale Rider" nous revigorent. Et ce, tant bien même que les performances vocales d'Hansen continuent leur régression.
Et vous savez quoi ? Le meilleur titre de l'album est le bonus track, "Built A World". Comme par hasard, le seul morceau qui ne ressemble pas à ce que le groupe a pu faire dans le passé.

Si la magie des années 90 demeure toujours aussi lointaine, on pourra cependant se contenter de ce type d'album. Mais à voir si l'avenir d'Hansen sera toujours aussi lié à son groupe GAMMA RAY, car le "Light Of Dawn" d'UNISONIC sorti quelques mois plus tard lui est largement supérieur.