Le noir… une introduction en allemand … puis un premier accord historique !

C’est effectivement un live qui est entré dans l’Histoire. Nous sommes en 1988 dans ce que l’on nomme encore à ce moment-là Berlin Est … derrière ce putain de mur séparant la ville en deux - pro-occidentaux à l’Ouest et communistes de l’autre côté - qui tombera un an plus tard!

Ce DVD est en fait la ré-édition de la k7 vidéo "Live in Berlin" sortie en 1990. Ici, non seulement ce concert y est (en images et en CD) mais aussi, il se trouve un court métrage "Hallucinative comas - director’s cut" où un certain docteur Wagner cherche le Malin... Et va le trouver : attention aux yeux (surtout les siens, hi hi hi !!!). La bande son de ce « horror movie » n’est autre que la musique de notre KREATOR favori. Il ne pouvait en être autrement ! Pas génial en soi, mais comme expérimentation, c’est plaisant de voir des images sur fond sonore de nos teutons chéris.

Mais revenons-en à cette grande première. KREATOR est un des premiers groupes de Metal autorisés à donner un concert aux Allemands de l’Est (privés de tout et bien évidemment de concerts, qui plus est, Metal = ça perturberait la jeunesse paraît-il …). A ce festival, CORONER (Suisse), SABBAT (Anglais), TANKARD (All.) joueront également pour ce moment fort. Quelques 7000 personnes participeront à l’événement tout de même !

Belle prestation, moins vivante que ce qu’ils nous ont habitués de voir par la suite. Le plaisir est de découvrir en concert la plupart des morceaux d’« Extreme Aggression » performant aussi en concert. Le solo de batterie est lassant… avis aux amateurs.

Quant à l’artwork de présentation, il est surprenant. Le carton qui emballe le DVD, une fois retiré, évoque la pochette de ce live en 3 dimensions, géant !

Enfin, un document intitulé "The Past And Now" explique l’importance du sujet dans la langue de Goethe avec la possibilité de sous-titrage anglais. Nous y apprenons (ou confirmons) par les journalistes qui ont suivi l’événement, que pour obtenir l’écoute d’un album aussi répandu que "Hell Awaits" de SLAYER ou encore "Master Of Puppets" de METALLICA chez nous, ils étaient difficiles à trouver dans les Pays de l’Est … et en plus que sur le marché noir de l’époque et très chers par dessus le marché (euh, sans jeu de mots là)! Les magazines que nous achetions tout naturellement étaient photocopiés par nos frères de Metal. Mais le plus dur à mettre en place fut la sécurité du show ! Le documentaire retrace pour nous les difficultés énormes qu'il a fallu surmonter pour que le pouvoir en place laisse organiser ce spectacle. Etc., etc., … Savons-nous la chance que nous avons eu d’être né de ce côté-ci ? Je l’espère pour le plus grand nombre d’entre-nous en tout cas.

Bref, en ce qui concerne KREATOR, il y a unité pour dire que les textes parlaient directement aux fans. Quiconque écoutait des titres comme "Love Us Or Hate Us", "Pleasure To Kill" ou encore "Extreme Aggression", ressentait cette reconnaissance et cette appartenance à une jeunesse (mondiale ?) incomprise et trop souvent qualifiée de dangereuse et de pervertie ! C’est bien en cela d’ailleurs que la police allemande réprimait à la moindre anicroche - comparable à la déplorable prestation policière sur le DVD de PANTERA notamment lorsqu’ils se produisirent à Moscou quelques années plus tard…

KREATOR reste avant tout un emblème de la rue. Ce n’est pas un groupe de rockstar. Ils comprennent le peuple que nous sommes (et plus particulièrement les plus démunis d’entre-nous) et ne nous abandonnent jamais. Y'a qu’à suivre l’évolution de leur carrière et comparer les textes d’hier et d’aujourd’hui pour se rendre compte que KREATOR est avant tout humain et donc frustré. Pour y remédier, seule la musique agressive paraît nous adoucir, nous détendre, nous apaiser …