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MARILLION - Misplaced Childhood (1985)
Par SPHERIAN le 29 Mai 2006          Consultée 15174 fois

Oula ça y est je suis pris d’une crise de tremblements incontrôlée. Les mains moites, les petits yeux de fouine rivés sur le clavier avec une petite larme à l’oeil, je l’avoue, j’ai la frousse ! Je suis sur le point de chroniquer un des chefs d’oeuvre musicaux de ces 50 dernières années et croyez-moi, la pression est bien réelle ! Mais allez..quand faut y aller...

Bon alors n’y allons pas par quatre chemins. Que ceux qui ne connaissent pas Marillion (même juste de nom), Fish ou même le nom de cet album mythique « Misplaced Chldhood » lèvent la main. Bon alors comme on à pas tous le même braquet et que j’en voit encore deux au fond qui me regardent avec un air d’ahuri, je m’en vais faire un récapitulatif rapide. Tout simplement un des meilleurs groupes de rock progressif de ces 20 dernières années, Marillion est né vers 1982 dans les environs de Londres et s’est vite fait un nom sur la scène locale ce qui leur permit de vite être signé par EMI après quelques prestations légendaires au Marquee. Les albums mémorables s’enchaînèrent (“Script For A Jester’s Tear” (1983), “Fugazi” (1984)) et c’est en 1985 que sortit “Misplaced Childhood” dont 2 singles, « Kayleigh » et « Lavender » devinrent des hits auprès des radios et donc du grand public et propulsa Marillion au sommet des charts. 1987 vit Fish le chanteur à l’imposante stature et au charisme détonant quitter le groupe pour une carrière solo et le groupe continua sa route avec Steve Hogarth, excellent chanteur souvent sous-estimé. Le groupe jouit toujours d’une aura spéciale auprès du public et les nouveaux albums, même si moins aventureux que leurs illustres prédécesseurs, sont toujours de qualité.

Mais pourquoi Marillion possède t-il ce statut tant convoité de légende du rock ? Tout simplement parce que les anglais ont inventé un son, LE son Marillion, reconnaissable entre milles. Que ce soit les vocaux (rageurs ou émotifs) de Fish, la basse de Trewavas, les guitares aériennes de Rothery, les claviers de Kelly ou le drumming de Pointer (puis Mosley après 1984) ou même tous les éléments imbriqués les uns dans les autres, on peut deviner à coup sûr un titre de Marillion aussi facilement que Jean Pierre Papin dénichait l’occas pour mettre une patate au ras du poteau dans ses belles années ! Un délicat arpège de guitare, une longue nappe de clavier, un solide groove de basse, une légère asymétrie, la recette ultime du rock progressif à l’anglaise initiée par la vieille garde (King Crimson, Genesis...) fut atteinte dans Marillion...

...et cette recette fut appliquée à la perfection pour « Misplaced Childhood » ! Une mine de diamants. Même la pochette (légendaire elle aussi) fut, a l’image de toutes les vieilles pochettes de Marillion une véritable réussite ! L’album débute par le célèbre thème « Pseudo Silk Kimono » et la signature Marillion se fait entendre. Fish distille des paroles superbes (encore une constante chez Marillion) et pleine d’émotions sur une nappe de clavier de Kelly, Rothery délivre l’arpège ideal... rien à dire... simple efficace et superbe ! D’entrée on est conquis pour un thème/intro qui n’a été egalé qu’une fois selon moi par les Anglais d’IQ et le titre « Provider » de « Subterranea ». L’enchaînement subtil nous fait glisser vers le hit planétaire « Kayleigh ». Je me passerai de commenter une chanson qui resta pendant plusieurs semaines en haut des charts car en cette période, le grand public avait encore du goût et l’adhésion populaire était encore témoin de la qualité d’un titre. L’enchaînement sur « Lavender », autre mega hit nous fait découvrir une superbe ballade et un solo de Rothery qui a bercé des générations de guitaristes ! On finit la superbe trilogie par « Bitter Suite », titre un peu plus complexe qui nous fait retomber sur un Marillion moins « commercial » et plus progressif. Un carillon sonne au loin, Fish parle (admirez moi cet accent écossais ;-) plus qu’il ne chante des lyrics assez sombres et on accélère progressivement jusqu’à un gros final (« III Blue Angel ») qui fait mouche ! Quelques similarités avec Rush se font sentir sur les parties plus progressives. Gros titre et plaque tournante vers un côté plus progressif de l’album. « Heart of Lothian » et son magnifique refrain est plutôt calme, « Waterhole (Expresso Bongo) » et son rythme de batterie hypnotisant déboule sur “Lords of the Backstage”, titre typique de Marillion construit autour d’une asymétrie en 7/8 et bam !..On repart sur un titre plus lent, découpé en de nombreuses parties et autant de surprises (« Blind Curve ») ou on comprend pourquoi Fish est à ranger dans la catégorie des meilleurs chanteurs du genre. Superbes soli ou influences Floydienne se font entendre ici ou la. « Childhood End’s » est à (re)découvrir avec grand plaisir pour comprendre comment les anglais font tourner un groove et en faire un titre imparable. « White feathers » conclut en beauté un album qui gagna légitimement son titre d’album culte et résiste encore a l’épreuve du temps !

Ceux d’entre vous qui ne connaissent pas Marillion, ce « Misplaced Childhood » est la parfaite introduction car d’une extrême facilité d’accès avec ses hits qui nous font accrocher au premier abord pour ensuite découvrir le côté progressif du groupe. On commence alors un voyage dans le temps qui nous ramène en 1982 et un certain « Script for the Jester’s tears »...mais là c’est une autre histoire (chronique)!

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   SPHERIAN

 
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   (2 chroniques)



- Fish (chant)
- Pete Trewavas (basse)
- Mark Kelly (claviers)
- Steve Rothery (guitare)
- Ian Mosley (batterie)


- Misplaced Childhood
1. Pseudo Silk Kimono
2. Kayleigh
3. Lavender
4. Bitter Suite
5. Heart Of Lothian
6. Waterhole (expresso Bongo)
7. Lords Of The Backstage
8. Blind Curve
9. Childhoods End?
10. White Feather



             



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