Ah MARILLION, j'adore. C'est là qu'on entre dans l'un des particularismes de la galaxie Metal. Car, en effet, le groupe n'en a jamais joué, même si certains titres issus des premiers albums peuvent être apparentés au Hard Rock au niveau des riffs, même si c'est ténu.

Non, si MARILLION est au rayon NIME -plus large que le rayon Metal, avouons-le- c'est surtout une question de... communauté. Eh oui, MARILLION encore plus que ses compères de la vague néo-prog des 80's, a été rapidement accueilli dans les festivals Metal de l'époque et son actualité a été traitée très tôt dans les magazines de Hard anglais, allemands, français. Quand bien même sa musique n'avait pas grand chose de Metal.

Et comme la scène Metal et la scène Prog se sont toujours bien entendues et ce depuis KING CRIMSON, YES, et que les fans de l'un sont régulièrement fans de l'autre, il n'y a donc rien de si surprenant à voir MARILLION chroniqué sur NIME.

C'est clair ! Il est uniquement question de communauté.

A l'époque des albums "Fugazi" ou "Jester", je passais sans problème de ENTOMBED, DISMEMBER, SLAYER, NAPALM... à Genesis, Floyd, Jethro Tull, Yes et de facto MARILLION ; le groupe fédérait énormément les deux tendances. Je pense que le positionnement, la philosophie, l'atmosphère mélancolique du MARILLION "Fishien" était proche du nihilisme, du spleen que dégageait les combos extrêmes de Doom ou de Death.
C'est mon avis… Le MARILLION actuel, par contre, n'a pas le même magnétisme d'antan et se perd dans une Pop atmosphérique un peu léthargique et consensuelle…

A Donington, en 1985, MARILLION jouait sur la même affiche que METALLICA, RATT ou BON JOVI. Il semble y avoir toujours eu filiation. Mais le Prog' de MARILLION est souvent proche du Hard FM,ce qui est aussi le cas d'ASIA ou MAGNUM. Ceci explique sans doute cela.

On s'accorde désormais d'ouvrir peu à peu nos frontières vers les groupes, dans un premier temps frontalier. On ne sera jamais exhaustifs avec ces derniers par contre. Il y aura toujours plus de 90% de Metal sur Nightfall, et quelques exceptions dont le texte de la chronique devrait plus ou moins légitimer la présence.

A bientôt,
Volthord.

Oula, la question qui fâche ! Non, tout compte fait, la question ne fâche pas car les MARILLION sont bien au-dessus de ces considérations de "rangement" et autres classifications.

Dans les années 80, MARILLION était un des groupes les plus sombres et captivants. Les albums avec Fish m'ont personnellement beaucoup marqué par leur mélancolie, leurs mélodies et changements de rythme ; c'est sûrement ce qui a plu à la communauté HARD-ROCK en plus des guitares quand même dominantes.

Dans tous les cas, il était totalement naturel pour les Hardos d'écouter du MARILLION et pour les magazines Hard de les adopter.

Pour les plus jeunes, on peut conseiller les "Recital Of The Script London 83" ou encore "Live At Loreley 1987" pour se rendre compte de l'ambiance dégagée ; il montre un groupe rock-prog. 80's ultra-dynamique, avec une imagerie très forte ...

Enfin, les contextes ont changé. Aujourd'hui, on enchaîne les groupes et les écoutes plus ou moins distraites ; on lit des trucs sur le net et on passe vite à autre chose. Il y a 30 ans, on achetait les disques ou les K7, bientôt les CDs. On vivait les choses, on s’en imprégnait assez profondément, on lisait les magazines, on se posait moins de questions. Sans internet, les groupes se faisaient plus rares, moins accessibles, secrets, quasi-surnaturels pour les plus grands (Led Zep en tête). MARILLION, avec ses drôles de pochettes d'albums et ses clowns un peu flippants, ses titres beaux et souvent tristes, ainsi que la forte personnalité de FISH, était assurément de ceux-là.