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1991 Holidays In Eden
1994 Brave
1995 Afraid Of Sunlight
1997 This Strange Engine
1998 Radiation
1999 Marillion.com
2001 Anoraknophobia
2004 Marbles On The Road
  Marbles
2007 Somewhere Else
2008 Happiness Is The Road
2012 Sounds That Can't Be ...
2013 Radiation 2013
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MARILLION - Brave (1994)
Par DARK BEAGLE le 2 Avril 2019          Consultée 3849 fois

Les albums de MARILLION se suivent mais ne se ressemblent pas, ce qui peut – et doit – être considéré comme une grande qualité. Et si tous les opus ne sont pas au goût de chacun, "Holidays In Eden" aura fait grincer quelques dents avec son approche plus Pop Rock, parfois proche d’un U2, la faute à un Steve Hogarth qui ne vient pas de la sphère Prog, mais de la New Wave et d’autres musiques plus consensuelles et qui, à l’instar de Fish, arrive à transposer son univers au sein de la formation, apportant un brassage des genres qui peut aussi bien être salutaire que désastreux. Avec "Brave", MARILLION va revenir à ses racines Progressives cependant, pour un disque qui va rapidement devenir une référence du genre, ni plus, ni moins.

En 1994, il était difficile de parier sur la réussite d’un tel album, même provenant d’une formation qui n’avait plus grand-chose à prouver. Il n’était pas facile de deviner que MARILLION allait d’ailleurs renouer avec le style qui a fait sa renommée. Sa durée, jugée parfois excessive (un peu plus de 71 minutes au compteur), aurait pu être un autre frein, mais il n’en est rien, l’ensemble s’écoute d’une traite sans se montrer lassant une seconde. Puis il y a cette pochette ! Elle est certes très simple, un visage, un jeu d’ombres, des lignes d’écritures, mais elle est belle, dans son genre. Elle marque les esprits, il est facile de s’en souvenir et de la lier au groupe, aussi sûrement que les jaquettes de Mark Wilkinson sur la période Fish.

Et surtout, MARILLION propose un concept-album. Depuis l’arrivée de Hogarth, il a été reproché au groupe de faire appel à des paroliers extérieurs, ce qui n’a jamais été le cas sous l’ère Fish. Mais le nouveau chanteur va ici signer tous les textes, s’inspirant d’un fait divers qui s’est passé en Angleterre dans les années 80, où la police avait trouvé une adolescente sur un pont, amnésique, ne sachant plus qui elle était, ni d’où elle venait. Hogarth va rebondir dessus et il va en profiter pour sonder le mal-être adolescent le temps d’un album relativement sombre, mais pas dénué de lumière pour autant. Il ne développera pas la poésie de son prédécesseur, il n’essaiera même pas d’emprunter sa gouaille légendaire ; il va faire du Hogarth, en livrant une prestation magnifique, à la fois posée et enlevée, riche de ses capacités vocales, à vous filer le frisson.

Bien sûr, les musiciens, derrière leur chanteur, ne sont pas en reste et livrent une prestation soignée, où tous semblent être en parfaite osmose. "Brave" est un disque très équilibré, entre élans Progressifs somptueux ("Goodbye To All That"), chansons dépouillées fragiles et terribles ("The Hollow Man") et véritables brûlots Hard Rock ("Hard As Love"), le tout joué avec une justesse et une précision brillantes. Souvent, l’absence d’âme de certains albums de Rock/Metal Progressif est montrée du doigt par les détracteurs du genre, mais avec MARILLION, c’est un véritable brassage d’émotions, très fortes et c’est encore plus vrai sur cet album, où elles sont complètement exacerbées.

Tout commence avec les sirènes d’un bateau qui nous renvoie sur ce pont ("Bridge"), ponctué par une mélodie aux claviers subtile qui va enchaîner sur le plus complexe "Living With The Big Lie", qui va bien donner le ton de cet album. Les musiciens ne sont visiblement pas là pour faire figuration et ils se complaisent dans une obscurité raffinée. Les textes sont chargés émotionnellement, Hogarth a fait un énorme travail d’écriture, très certainement sa meilleure prestation à ce niveau. Et son chant est littéralement habité, il nous caresse parfois dans le sens du poil pour mieux nous l’arracher après ("Paper Lies"), aidé il est vrai par un groupe qui joue à l’unisson, comme s’il comprenait qu’il était en train d’accoucher d’un véritable chef d’œuvre.

Car n’ayons pas peur des mots. "Brave" est incontestablement un chef d’œuvre du Rock Progressif, qui procure toujours les mêmes frissons des années – que dis-je ! – des décennies plus tard. Le temps qui passe ne semble pas avoir de prises sur ces compositions. Le clavier sonne parfois un peu daté, difficile de ne pas s’en faire la réflexion, puis il y a un solo de Steve Rothery ne déboule, précis, assassin, sublime ("Runaway"). Sur "Brave", MARILLION retrouve toute sa fougue, tout son avenant et s’imprègne des musiques qui l’entourent, s’en abreuvant pour enrichir sa formule, son discours, d’une façon on ne peut plus efficace. La guitare de Rothery nous fustige, électrique ou acoustique, la basse enfle, gronde, s’approche de la dissonance sans l’embrasser, la batterie de Mosley se complexifie, prend une toute autre ampleur par rapport à son apport sur "Holidays In Eden" et le clavier est riche de variations, de sons épars, qui vont du synthétique au piano, très présent, très plaisant.

Et le tout suit tranquillement son chemin, avec de belles variations, où la colère se mêle à la détresse. Certains titres vont être de belles explosions, d’autres vont amener à une folle introspection et les ténèbres finissent par nous engloutir lentement, à mesure de Hogarth exprime le mal-être adolescent, cette absence de repères dans une société de plus en plus renfermée sur elle-même. Et tout cela monte crescendo, il ne semble pas y avoir d’échappatoire à cet ode dépressive, jusqu’à ce que le groupe nous achève littéralement sur "The Great Escape", avant de nous offrir la lumière sur l’intimiste "Made Again", doux, léger et optimiste. Et nous de souffler, presque de soulagement, tout en sachant que l’on a passé plus de soixante dix minutes émotionnellement fortes et grandioses.

Que dire de plus sur cet album qui n’a pas encore été dit ? Qu’il est le meilleur de la carrière du groupe post Fish ? C’est une évidence. Qu’il est tout simplement le meilleur disque que MARILLION n’ait jamais composé et joué ? Cela est sujet à discussion et tous les avis sont valables. "Brave" est beau, riche et puissant. Il soulève de nombreuses questions, il nous pousse à la réflexion et nous procure un immense plaisir d’écoute, mais il ne se savoure pas facilement, il ne se laisse pas grignoter, il se déguste dans son intégralité. Difficile d’en extraire un passage, une chanson et de l’apprécier pour ce qu’elle est sans ce besoin d’avoir tout l’enrobage, d’écouter l’œuvre en entier pour la vivre totalement. Un disque monstrueux, hors du temps et essentiel. Une réussite totale.

P.S : pour les fans éclairés, amateurs curieux et fous furieux du groupe, la version Deluxe propose l’album dans son mix original, la version remasterisée par Steven Wilson, qui continue à faire un travail monstrueux sur les gloires du Prog, passées ou ayant encore une actualité, un double Live capté à la Cigale en avril 1994 ainsi qu’un Blu-ray reprenant l’album en haute qualité sonore, un documentaire tournant autour ainsi que des clips. Bref, que du bon.

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Par DARK BEAGLE




 
   DARK BEAGLE

 
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- Steve Hogarth (chant)
- Steve Rothery (guitare)
- Pete Trewavas (basse)
- Mark Kelly (claviers)
- Ian Mosley (batterie)


1. Bridge
2. Living With The Big Lies
3. Runaway
4. Goodbye To All That
- wave
- mad
- the Opium Den
- the Slide
- standing In The Swing
5. Hard As Love
6. The Hollow Man
7. Alone Again In The Lap Of Luxury
- now Wash Your Hands
8. Paper Lies
9. Brave
10. The Great Escape
- the Last Of You
- fallin' From The Moon
11. Made Again



             



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