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ROCK PROGRESSIF  |  REMIX/ARRANG.

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MARILLION - With Friends From The Orchestra (2019)
Par DARK BEAGLE le 14 Mai 2020          Consultée 2958 fois

Quand un groupe de Rock décide de réinterpréter son répertoire en compagnie d’un orchestre symphonique, le résultat n’est que très rarement probant. Pourquoi ? Parce que souvent les parties orchestrales, symphoniques, sont greffées sur de l’existant pour lequel de tels ajouts n’ont pas été prévus. Il faut repenser le morceau, lui trouver des ouvertures, des aérations pour que l’exercice présente un intérêt, sinon, ce n’est que de l’assemblage, comme ce qu’avait pu faire METALLICA lors de "S&M" et que beaucoup de groupes s’essayant à cette mode finirent par faire. Quand il y a eu cette annonce comme quoi MARILLION allait également sortir un album dans le genre, difficile de savoir ce que cela allait donner, même si la formation s’était déjà essayée à cela sur scène lors de la tournée "FEAR", joyeux acronyme pour "Fuck Everyone And Run".

Déjà, le groupe n’a pas quarante musiciens derrière lui, juste un quartet de cordes, une flûtiste et corniste, ce qui évite normalement que l’orchestre écrase la partition originale ou fasse BO collée sur une partition Rock. On peut, dans ce cas, légitimement penser que MARILLION va faire dans le feutré, que le résultat sera un summum d’élégance, ce qui serait le tarif minimum pour un combo de cette classe. Un œil rapide à la setlist s’avère même assez jubilatoire, le groupe ayant sorti de longs morceaux qui se prêtent bien à l’exercice. Hogarth et sa bande ont décidé d’œuvrer dans l’émotionnel et l’on s’attend forcément au grand frisson.

Pourtant, ça ne commence pas très bien et c’est quasiment sacrilège : "Estonia", tiré de "This Strange Engine", est un chef d’œuvre poignant, littéralement, alors qu’ici, l’orchestre lui donne un aspect plus… Héroïque, ce qui ne lui sied guère. On en perd la profondeur, sa tristesse émouvante, alors que le résultat sur ce titre aurait pu être tout simplement grandiose. Ce n’est pas grave, on serre les dents, et on attend la suite et il y a tout de même de quoi être comblé. Ainsi, "A Collection", né durant les sessions de "Holidays In Eden" (1991), prend une tournure toute autre, plus Folk dans l’esprit et trouve ainsi une nouvelle jeunesse qui le fait passer de morceau banal à intéressant, une nuance de taille.

"The Hollow Man" et "Seasons End" tirent magnifiquement leur épingle du jeu, dans des versions légèrement remaniées, qui permettent à l’orchestre de respirer et d’apporter un souffle non pas épique, mais de fraîcheur à ces titres devenus depuis longtemps des classiques de MARILLION pour l’ère Hogarth. Mais c’est certainement sur "This Strange Engine" et "Ocean Cloud" que l’apport de l’orchestre prend toute sa dimension. Ces morceaux fleuves sont de bons terrains de jeu pour ce genre de mariage et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont heureux ici. Les cordes accompagnent à merveille les moments de mélancolie quand le cor sonne la charge lors des phases où le groupe passe à des moments plus intenses, plus électriques.

En effet, les interventions de Steve Rothery sont toujours pleines de sensibilité, son approche Bluesy formant un joli contraste avec l’ensemble classique, il y a un point d’équilibre atteint sur de nombreuses pistes, on sent qu’il y a eu un travail de fond derrière, que les musiciens ne se contentent pas de rejouer ce qu’ils connaissent déjà, mais qu’ils ont repensé leurs compositions comme ils l’avaient fait sur "Less Is More" en 2009, où ils avait entrepris de donner une nouvelle vie en acoustique à des titres déjà bien rodés. Mais celui qui offre encore une fois la prestation la plus remarquable reste Steve Hogarth. Il est juste impérial derrière le micro, il habite les différents morceaux, il les vit à nouveau, leur redonnant une jeunesse avec sa voix chaude qui ne s’altère que peu avec le temps. Il est impérial sur "Estonia", allant chercher au fond de lui toute l’émotion nécessaire, il brille littéralement sur "Ocean Cloud", sur les parties enlevées où il pousse le reste du groupe à le suivre, propulsé par l’ensemble classique.

Ensuite, il est dommage que le groupe ne nous gratifie pas d’un morceau (ou deux, au diable l’avarice !) spécialement composé pour l’occasion, où le groupe aurait été en osmose totale avec les musiciens classiques, ce qui aurait pu donner des compositions sentimentalement vertigineuses (ce qui est un des points forts du MARILLION version Hogarth), avec une profondeur toute autre. Ce qui est proposé est déjà bon dans l’ensemble, mais il y aurait certainement eu plus d’intérêt à avoir de l’original à se mettre sous la dent plutôt que des adaptations certes bien foutues, mais qui au final n’apportent pas tant que cela par rapport aux originaux quand tout aurait pu être vraiment exacerbé, propulsant ces titres dans une autre dimension de grandeur.

Alors oui, "With Friends From The Orchestra" a quelque chose de terriblement frustrant et c’est injuste, parce que la musique est belle. Mais c’est comme si, au restaurant, vous commandiez une langouste et qu’à la place on vous servait une langoustine. Ce n’est pas exactement ce à quoi vous vous attendiez. Ce disque fait le même effet, on passe un très agréablement moment à son écoute, mais difficile de dire si l’on est vraiment comblé quand les dernières mesures de "Ocean Cloud" meurent, en laissant un silence qui n’appelle pas forcément à remettre l’album en route. Sans être une déception, "With Friends From The Orchestra" laisse toutefois un goût d’inachevé.

Note réelle : 3,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Steve Hogarth (chant)
- Steve Rothery (guitare)
- Pete Trewavas (basse)
- Ias Mosley (batterie)
- Mark Kelly (claviers)
- Margaret Hermant (violon)
- Maia Frankowski (violon)
- Nicole Miller (viole)
- Annemie Osborne (violoncelle)
- Emma Halnan (flûte)
- Sam Morris (cor)


1. Estonia
2. A Collection
3. Fantastic Place
4. Beyond You
5. This Strange Engine
6. The Hollow Man
7. The Sky Above The Rain
8. Seasons End
9. Ocean Cloud



             



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