Recherche avancée       Liste groupes



      
HARD ROCK  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1970 Very ‘eavy Very ‘umbl...
1971 Salisbury
  Look At Yourself
1972 Demons And Wizards
  The Magician's Birthd...
1973 Uriah Heep Live
  Sweet Freedom
1974 Wonderworld
1975 Return To Fantasy
1976 High And Mighty
1977 Firefly
  Innocent Victim
1978 Fallen Angel
1980 Conquest
1982 Abominog
1983 Head First
1985 Equator
1988 Live In Moskow
1989 Raging Silence
1991 Different World
2011 Into The Wild
2014 Outsider
2015 Live At Koko
2023 Chaos & Colour
 

- Style : Hällas, Dewolff, Magnum
- Membre : Erol Sora , Wishbone Ash, Gary Moore, The Firm, Ac/dc, Ozzy Osbourne, Ken Hensley , Asia
- Style + Membre : Ufo, Rainbow, Sweet
 

 Site Officiel (1778)
 Forum Français D'uriah Heep (1922)

URIAH HEEP - Chaos & Colour (2023)
Par DARK BEAGLE le 3 Juin 2023          Consultée 2354 fois

La moyenne d’âge au sein d’URIAH HEEP est d’environ 66 ans, le plus jeune de cette équipée sauvage étant Dave Rimmer, qui fête ses 55 ans cette année. Et franchement, cela force le respect tant l’écoute de "Chaos & Colour", avec cette pochette inhabituelle et plutôt moderne, s’avère passionnante. Le groupe ne révolutionne en rien le Metal ici, ce n’est d’ailleurs pas ce qu’on lui demande, mais l’envie qui se dégage de sa musique est indéniable, même s’il faut accorder quelques écoutes à cet opus pour en capter toute l’essence. Accrochez-vous bien, nous allons nous balader au milieu de cette forêt de compositions.

Il s’est écoulé cinq ans entre "Living The Dream" et "Chaos & Colour", bien que ce dernier fût déjà prêt en 2022 et aurait pu sortir plus tôt. Le Covid est passé par là, il aura permis au groupe de se poser un peu, de se reposer et de travailler ses morceaux avec un certain confort de temps, il a fallu ensuite un peu patienter pour éviter d'être perdu dans le déluge de sorties importantes. Vu le son obtenu sur "Living The Dream", Jay Ruston a été reconduit à la production pour ce nouvel essai et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’alchimie fonctionne bien. Depuis "Wake The Sleeper", URIAH HEEP se retrouve une nouvelle jeunesse et bien que discret au niveau du rythme des sorties, il conserve un joli niveau de qualité au niveau de l’écriture et de l’interprétation.

Là où son prédécesseur tapait fort, lorgnant parfois sur le Heavy Metal, "Chaos & Colour" va beaucoup plus moduler, retrouver des contrées plus proches de celles des racines de URIAH HEEP. Sans chercher à refaire l’histoire de la formation, cette dernière a payé au prix fort certains choix de carrière et elle passe souvent comme une curiosité des années 70 plutôt qu’un classique de cet âge d’or du Hard Rock. Pourtant, le groupe fut terriblement fédérateur, avec son style épique, grandiose et grandiloquent, porté par des chanteurs de qualité. David Byron restera à jamais LE chanteur du HEEP dans le cœur des vieux fans, ceux qui ont connu la période dorée des "Demons And Wizards" et des "Magician’s Birthday". Son charisme, son style joliment ampoulé – parfois déficient sur les passages les plus Heavy – et lyrique convenait parfaitement à l’univers bariolé mis en scène par Hensley.

Bernie Shaw pourrait rester encore trente piges derrière le micro, il n’aura jamais la même aura que Byron, bien qu’il soit celui qui est resté le plus longtemps à cette place, depuis 1986 et une discographie au sein du groupe très conséquente, bien que meublée de gadins assez monumentaux il est vrai. Pourtant il assure. Il possède une voix un peu chevrotante, une espèce de mélange entre celles actuelles de Ian Gillan (DEEP PURPLE) et de Phil Mogg (UFO), patinée par le temps mais qui passe plutôt bien sur des compositions taillées sur mesure pour lui. Le HEEP actuel n’est plus aussi flamboyant, aussi épique que celui des ’70, quand bien même il développe un univers qui lorgne dessus ; il a un son qui lui est propre, et qui lui correspond entièrement.

L’orgue Hammond est toujours très présent. Phil Lanzon remplit bien l’espace, il est partout, il garantit que tout se tienne, tout en laissant assez de place à Mick Box pour que sa guitare soit présente, toujours acérée malgré toutes ces années. Là où un compositeur comme Ken Hensley semblait l’étouffer par moments, il possède avec Lanzon une espèce de synergie qui lui permet de s’exprimer pleinement et de nous rappeler quel excellent instrumentiste il est, tout en finesse et discrétion, mais capable de sortir LE riff ou LE solo quand il le faut. Là, il s’illustre parfaitement sur le terriblement Heavy "Hurricane", taillé pour lui, ou encore sur l’excellent "Freedom To Be Free", morceau plus complexe (on dira à l’approche Prog’ pour faire plaisir, ce terme étant souvent lié à URIAH HEEP bien que le groupe ne fut jamais purement Progressif même s’il proposait souvent de très longues pièces sujette à des changements de mélodies marqués).

Les longs morceaux vont d’ailleurs rapidement attirer l’attention. "One Nation, One Sun" commence comme une ballade sur laquelle Shaw chante avec énormément de spontanéité, tout en étant dépouillé dans son approche, puis la composition va commencer à s’épanouir, s’ouvrir comme une fleur pour distiller des effluves plus électriques. "You’ll Never Be Alone" est une perle toute en délicatesse, qui n’est pas sans évoquer YES, mais pas le YES moribond de ces dernières années. Celui de la grande époque, quand leur maîtrise du sujet était totale. Là, ce sont Lanzon et Box qui livrent une prestation remarquable, avec toujours une part de sensibilité non négligeable. "Freedom To Be Free", déjà évoqué, se veut plus Heavy et permet à Dave Rimmer d’imposer son jeu de basse lors de soli.

La basse a commencé à tenir une place prépondérante au sein du HEEP avec l’arrivée de Gary Thain, chose que Trevor Bolder avait très bien su capter et restituer par la suite. Il est bon d’entendre que Rimmer commence à trouver sa place au niveau du son, perpétuant ainsi une tradition après quelques albums où son instrument semblait un peu moins exploité. En revanche, il a déjà posé sa patte au niveau des compositions puisqu’à l’instar de "Grazed By Heaven" sur l’essai précédent, il signe l’opener de ce "Chaos & Colour" en compagnie de Jeff Scott Soto pour un rendu bien dynamique. D’ailleurs, certaines versions proposent la démo de ce titre, interprétée par Soto avec Faulkner de JUDAS PRIEST à la guitare.

Autre nouveauté, cet album voit Russell Gilbrook prendre part à la composition en compagnie de son pote Simon J. Pinto (rien à voir avec José Manuel Pinto). Nous leur devons certains des passages les plus Heavy, qui transpirent l’héritage du HEEP, ainsi que le plus complexe "You’ll Never Be Alone", un des sommets de ce disque comme ce fut déjà dit. Il est bon pour le groupe de pouvoir compter sur de nombreuses forces vives pour ne pas stagner et continuer à proposer de nouveaux albums qui jouent certes avec la longue histoire de la formation, mais qui ne tournent pas en rond pour autant : URIAH HEEP propose du nouveau matériel de qualité qui, sans révolutionner son univers, ne lui manque pas de respect comme cela a pu être le cas par le passé.

Aussi, "Chaos & Colour" est un disque solide. Équilibré, avec des guitares toujours prêtes à intervenir de façon très remarquées (Box et sa Wah Wah… Il fait ça depuis plus longtemps que Hammett mais bizarrement, personne ne se plaint. Mais en même temps, ses interventions sont marquantes à souhait, cf encore une fois "You’ll Never Be Alone", remarquable, où son solo s’éteint pour que le piano puisse reprendre la suite en toute quiétude). Dopé par la production nickel bien qu’un peu trop propre de Jay Ruston, l’album dépasse son prédécesseur d’une longueur, du fait de sa variété, de l’implication de chacun et d’une qualité d’écriture de tous les instants.

Aussi étrange que cela puisse paraître, URIAH HEEP semble connaître un âge d’or alors qu’il est, il faut bien en convenir, proche de la fin. Certes, ce n’est pas encore la panacée des grandes années, celles des "Salisbury", "Look At Yourself" ou "Demons And Wizards", mais il y a de la classe derrière tout cela, accompagné par ce souffle épique mené par des chœurs bien placés, peut-être un peu moins flagrants qu’à leur habitude, mais très bien dosés et amenés. "Chaos & Colour" est une excellente surprise, le genre de disque que l’on n’attend pas d’une formation affichant une telle longévité, complètement inespéré à part par les fans les plus farouches. URIAH HEEP mérite toute votre attention, il n’est pas trop tard pour découvrir cette formation d’un autre temps, mais toujours capable du meilleur.

A lire aussi en HARD ROCK par DARK BEAGLE :


RIVAL SONS
Feral Roots (2019)
Mother's milk




SLADE
Old, New, Borrowed And Blue (1974)
Slow, deep and hard


Marquez et partagez




 
   DARK BEAGLE

 
   JEFF KANJI

 
   (2 chroniques)



- Bernie Shaw (chant)
- Mick Box (guitare, chant)
- Dave Rimmer (basse, chant)
- Russell Gilbrook (batterie)
- Phil Lanzon (claviers, chant)


1. Save Me Tonight
2. Silver Sunlight
3. Hail The Sunrise
4. Age Of Changes
5. Hurricane
6. One Nation, One Sun
7. Golden Light
8. You'll Never Be Alone
9. Fly Like An Eagle
10. Freedom To Be Free
11. Closer To Your Dreams
12. Save Me Tonight (demo)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod