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HARD ROCK  |  STUDIO

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URIAH HEEP - High And Mighty (1976)
Par DARK BEAGLE le 8 Août 2023          Consultée 927 fois

Quelques mois avant la sortie de "Return To Fantasy" en juin 1975, David Byron avait publié un premier album solo, "Take No Prisoners", auquel avaient participé Mick Box et Lee Kerslake, les deux membres du HEEP avec lequel le chanteur hard drinker entretenait encore de bonnes relations. Forcément, cela ne va pas flatter l’égo de Ken Hensley qui a été propulsé leader incontesté et incontestable du combo par le producteur Gerry Bron qui voyait en la personne du claviériste une poule aux œufs d’or. Doit-on voir dans "High And Mighty" la revanche personnelle d’Hensley envers le restant de ses troupes, à l’exception de John Wetton, qui sera le seul autre musicien d’URIAH HEEP à être crédité à l’écriture de certains morceaux ?

Ce disque ne peut pas être totalement considéré comme un album studio du groupe. Cela ressemble plus à un essai solo d’Hensley, interprété en compagnie d’un backing band qui n’est autre que l’ensemble de ses musiciens habituels. Box, Byron et Kerslake ne sont pas mentionnés à l’écriture, aussi il n’est pas étonnant de constater que la guitare électrique et, plus généralement, l’aspect typiquement Hard Rock se retrouvent en retrait. High And Mighty déborde de morceaux calmes qui peuvent pour la plupart être assimilés à des ballades plus ou moins intéressantes. Nous ne retrouvons pas la dynamique de "Return To Fantasy" et encore moins sa créativité collaborative.

Cela ne veut pas dire que ce disque n’est pas bon. Globalement, il n’est pas fantastique, mais tout n’est pas à jeter non plus. Ici, les chœurs vont être particulièrement travaillés et certains figureront parmi les plus beaux jamais enregistrés par le groupe. Rien que ça. Le souci, c’est que tous ne figurent pas sur de bonnes compositions. Hensley laisse libre court à une espèce de mégalomanie, il va articuler les compositions autour de la basse de Wetton, qui prend littéralement le dessus sur la guitare de Box, véritablement mis en retrait. Cela ressemble à une espèce de vendetta donc, c’est d’autant plus flagrant quand on s’attarde sur le morceau d’ouverture, le plutôt correct "One Way Or Another".

En effet, là où l’on attend David Byron derrière le micro, nous retrouvons… John Wetton. Selon la légende, Byron ne s’était pas pointé au studio, certainement trop bourré et Hensley n’a pas hésité une seconde à confier le chant à son bassiste. Placer ce morceau pour entamer l’album, c’est toutefois un sacré camouflet pour Byron, qui a peut-être compris à ce moment-là que ses jours au sein du HEEP étaient comptés. Et je me demande comment les fans ont réagi en découvrant cela à l’époque, mais les rumeurs ont dû rapidement circuler. Surtout que Wetton, bien qu’étant talentueux, peine quelque peu sur les lignes de chant, qui semblent bel et bien avoir été écrites pour Byron. Ambiance.

Le disque souffre en outre d’un déséquilibre constant. Il y a d’un côté les bons titres, relativement minoritaires, mais qui pourraient être des classiques incontestés du HEEP s’ils figuraient sur un album plus réputé du groupe ("Weep In Silence", que certains jugent longuette, mais qui ne l’est pas tant que cela ; elle a juste le malheur d’évoluer sur un opus un peu mou du genou. "Footprints In The Snow" d’une délicatesse rare…), puis il y a le reste, majoritaire. Hensley peine à se renouveler et l’apport de Wetton est appréciable sur les deux morceaux qu’il coécrit et qui ont été cités juste avant. Il se dégage ainsi une jolie sensibilité qui devient plus artificielle sur le reste, même si elle fonctionne parfois ("Can’t Keep A Good Band Down", qui retranscrit semble-t-il assez bien le désarroi de Hensley par rapport à URIAH HEEP).

Et nous en arrivons au point où le HEEP va devenir édifiant, à l’image de "Make A Little Love", d’une platitude extrême et qui est limite une insulte à ce que le groupe a pu représenter jusque là. Quand Hensley décrit "High And Mighty", à la pochette assez insignifiante, comme étant un album solo plus qu’un effort de groupe, il n’est pas difficile de le croire tant le tout s’écarte des univers fantastiques décrits par les musiciens à mesure que les morceaux se succèdent. "High And Mighty" est un disque terre à terre, pas franchement lumineux. Il montre clairement les limites d’une formation sur le point de se déchirer.

Il manque un souffle épique à cet album, un morceau grandiloquent qui rappelle de quel bois se chauffaient ces gars-là. Mais plus que tout, il souffre du manque de cohésion entre les membres du groupe, qui subissent la dictature de Hensley, elle-même imposée par Bron, qui n’est guère plus conciliant qu’un Staline. URIAH HEEP est au bord de l’implosion et "High And Mighty" ne parvient pas à colmater toutes les plaies. Dire qu’il ne manque pas grand-chose pour propulser ce disque vers le haut serait mentir. Exprimer le contraire ne serait pas honnête non plus. Il s’agit d’un disque qui alterne le bon, voire l’excellent et le (très) dispensable.

Forcément, cela ne va pas rester sans conséquences. John Wetton quittera le groupe peu de temps après cela, lassé par l’ambiance assez misérable qui régnait au sein du HEEP et, à la suite d’une tournée espagnole, David Byron sera viré par Hensley, en partie à cause de la forte addiction du chanteur à l’alcool et surtout parce qu’il ouvrait un peu trop sa gueule au goût du claviériste. "One Way Or Another" l’annonçait après tout, le chanteur était sur un siège éjectable. Avec "High And Mighty", c’est une page importante du groupe qui se tourne. L’histoire est encore, cependant, loin d’être complètement écrite.

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   DARK BEAGLE

 
   DAVID

 
   (2 chroniques)



- David Byron (chant)
- John Wetton (basse, claviers, chant)
- Mick Box (guitare)
- Lee Kerslake (batterie)
- Ken Hensley (claviers, guitare)


1. One Way Or Another
2. Weep In Silence
3. Misty Eyes
4. Midnight
5. Can't Keep A Good Band Down
6. Woman Of The World
7. Footprints In The Snow
8. Can't Stop Singing
9. Make A Little Love
10. Confession



             



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