Parvenu à l'excellence sur "The Art Of War", la formation de Falun ne comptait pas s'en arrêter là et le sextette décide de se lancer dans une aventure plus audacieuse et d'adapter en musique la vie de Karl XII, l'une des figures historiques les plus importantes de la longue et tumultueuse histoire des royaumes du Nord, un peu l'équivalent de notre Louis XIV pour le rayonnement de Napoléon 1er pour l'aspect militaire.

Et histoire de pousser le truc à fond, Joakim Brodén aura enregistré l'album deux fois, la première en anglais, comme tous les précédents albums de SABATON. Et la première chose que l'on peut remarquer, c'est que le poids des arrangements sans s'être allégé, se fait toujours aussi présent et on retrouve l'équilibre percutant de "The Art Of War" et cette fois-ci encore, SABATON nous abreuve d'hymnes tous plus irrésistibles les uns que les autres. À son pic créatif, les Suédois cisèlent des mélodies exquises posées sur des riffs et rythmiques puissants alternant mid-tempi plombés et envolées Speed avec une alternance idéale.
Mais là où "Carolux Rex" se démarque, c'est par le choix d'opter pour le suédois pour compter cette histoire nationale. Et on peut dire ce qu'on veut, mais chanter dans sa langue maternelle c'est quelque chose d'incomparable. Joakim se révèle encore plus impliqué et sans parler d'épanchements, on peut sentir que son chant laisse davantage de place à l'émotion, c'est particulièrement évident sur "Karolinens Bon" ou "Poltava".

SABATON vient en 2012 de signer son chef d'œuvre et les deux tiers de l'effectif quitteront le groupe juste après sa conception pour aller fonder CIVIL WAR, laissant Pär Sundström et Joakim Brodén orphelins d'un groupe qui avait connu une stabilité exemplaire depuis ses débuts et rien ne sera plus comme avant après ça.