Il n'est pas si courant dans le monde post-80 de voir des artistes, à une ère où les ventes de disque, ou plutôt de musique en général se sont effondrées, sortir un single unique, qui n'a pas vocation à se retrouver sur un album. SABATON n'en est pourtant pas à son coup d'essai, avec le succès rencontré par "Swedish Pagans" (le titre est désormais l'un des favoris des fans). Ainsi, alors qu'il prépare un nouvel essai consacré à la Première Guerre Mondiale, il crée une nouvelle chaîne YouTube Sabaton History, sur laquelle, en compagnie d'un historien spécialiste, il revient sur l'Histoire derrière ses chansons. Une belle initiative qui permet d'être éclairé sur des faits souvent inconnus du grand public. À l'heure où j'écris ces lignes, ce sont déjà vingt-neuf faits relatés sur la chaîne.

Ainsi "Bismarck" vient conter l'histoire du célèbre cuirassé de l'Allemagne nazie, portant le nom de l'unificateur de l'Allemagne. Alors la vision artistique est toujours un peu romantique, et on peut trouver un peu léger cette ode de plus de cinq minutes en l'honneur d'un bateau (j'en vois un au fond qui fredonne Éric MORENA… Tu sors !). Pour autant, "Bismarck" ne s'inscrit pas dans la thématique ébauchée pour le futur "The Great War" et restera donc un single. Et trois jours après, la chaîne Sabaton History nous racontait l'Histoire du Bismarck. Un grand nombre de requêtes qui donne une idée du succès rencontré par ce premier nouveau titre depuis la sortie de "The Last Stand". Sujet déjà évoqué à l'époque de "Carolus Rex", le groupe a attendu l'opportunité d'enregistrer quelque chose de spécial en collaborant avec le jeu World Of Warships, qui aura donné des moyens conséquents au groupe pour tourner le clip de "Bismarck".

"Bismarck" c'est un hymne, porté par une mélodie de guitare ultra efficace, un refrain monumental dont seul Joakim Brodén a le secret, et un souffle épique qui traverse ses 5 min 14 avec panache. C'est également le premier enregistrement réalisé en compagnie de la nouvelle recrue Tommy Johansson, fan de longue date en galère avec son REINXEED, à qui le poste avait déjà été proposé en 2012. "Bismarck" fait déjà des ravages en live, les spectateurs du Hellfest peuvent en témoigner, et nul doute qu'il est destiné à devenir à son tour un classique immanquable aux côtés des "Ghost Division" et autres "Lion From The North" qui se sont imposés au fil des ans.

SABATON revenait en grande forme en ce printemps 2019, avant de nous livrer un opus forcément important pour nous autres qui avons vécu les atrocités de la der des der sur notre sol, même si hélas le dernier des poilus s'est éteint depuis 2011.