Le jour et la nuit...

Ce "Schizophrenia" fait clairement table rase d'un "passé" très récent : il débarque un an après un premier effort quelconque mais ne passe pas inaperçu, c'est le moins que l'on puisse dire.
Exit Jairo T. et welcome Andreas Kisser...
Affirmer que ce changement de line-up est la source de tout le renouveau, voilà bien une étape que je me garderais bien de franchir mais force est de constater qu'il y aura un avant et un après AK !

La production gagne en outre en qualité, la batterie d'Igor est notamment enfin digne de ce nom (même si je ne sais plus trop si ma version a bénéficié d'un quelconque remaster depuis, je dois l'avouer).
Cet album de Thrash est marquant : ces soli sont ébouriffants ("Scream Behind The Shadows", on en parle ?), les guitares sont nerveuses à souhait et d'une immédiateté peu commune. Il est évident que SEPULTURA joue sans complexe, sans retenue comme le veut la tradition de la jeunesse ! Fougueux et sans concession, les riffs s'enchainent, les breaks naissent les uns après les autres ("R.I.P (Rest In Pain)" par exemple ou "Escape To The Void") et on est surpris de découvrir des titres instru dans cet océan de bestialité. "Intro" (qui porte bien son nom et porte peu d'intérêt en soi), "The Abyss" révèle la formation classique et la capacité à offrir de belles mélodies suaves de Andreas mais c'est surtout les sept minutes de "Inquisition Symphony" qui marque durablement.
Si "Troops Of Doom" revient nous hanter ici pour notre plus grand plaisir, c'est bien pour autant le reste de l'album qui vaut son pesant de cacahuètes. L'ouverture mémorable "From The Past Comes The Storms" et "To The Walls" avant un "Escape To The Void" pas piqué des hannetons permettent de retrouver la définition de ce que sera SEPULTURA pour plusieurs décennies : une sacrée référence !

"Schizophrenia", desservi par un artwork laid, est une jolie bombe : les Brésiliens y affichent un niveau effarent et une maturité imprévisible. Cet opus est équilibré, sec comme un coup de trique mais mélodieux. Max y délivre de son côté un formidable récital avec un chant audible, posé et rageur du plus bel effet.

Vous l'aurez donc compris, le sentier vers l'Olympe est déjà totalement ouvert et négliger ce second album de SEPULTURA serait une sacrée boulette !