C'est acté ; désormais TESTAMENT, dont les membres ont désormais passé la cinquantaine, privilégiera la qualité à la quantité. Et je dois bien avouer que depuis "The Formation Of Damnation" je ne suis pas déçu. Jamais. Pourtant les albums sortis depuis par la formation de la Bay Area sont loin d'être tous géniaux. Ils ont en revanche tous un point commun : le travail fourni est de qualité, foncièrement Thrash Metal et exécuté par des musiciens de haut niveau. Si romantiquement on avait souhaité voir les membres originels rester soudés, il faudrait désormais faire sans Greg Christian… Mais peut-on penser sérieusement y perdre au change quand c'est Steve Di Giorgio qui entre dans le pit ?

Arrivé dans une machine bien huilée, on ne peut pas dire qu'il ait foncièrement la place de faire claquer durablement ses cordes pour apprécier sa virtuosité. Et le renvoi de Greg Christian ne s'est pas fait sans remous, et la genèse de ce onzième album n'a pas été des plus sereines. Comme d'habitude c'est Eric Peterson qui tient la baraque et fait inhabituel depuis longtemps, il s'arroge l'intégralité de l'écriture, ne partageant ses crédits que sur deux morceaux avec Alex Skolnick, qui, malgré ses accointances Jazz, propose souvent des morceaux au feeling plutôt old school. Et c'est sans surprise que "Neptune's Spear" se hisse dans mes favoris de ce disque.

Alors pourquoi 3/5 ? Malgré une ouverture en trombe particulièrement réussie, qui prolonge sans mal la tuerie qu'était "Dark Roots Of Earth", l'album me donne l'impression de dérouler avec maîtrise son Thrash, avec goût également, mais sans déclencher d'euphorie comparable à celle de 2012, si ce n'est sur ce "Seven Seals" particulièrement réussi, sur l'étrangement Hard Rock "Born In A Rut" qui a défaut d'être marquant fait du bien à ce moment de l'album. Et comment ne pas parler de la pièce finale "The Number Of Game" aisément le titre le plus ambitieux de l'album tant dans sa structure que dans la composition de ses plans mélodiques, enrichi de ces plans aux cymbales ride dont Gene Hoglan s'est rendu le dépositaire, respecté de tous ?

Donc "Brotherhood Of The Snake" est un album clairement satisfaisant, mais sa quasi inaptitude à fournir de nouveaux classiques au répertoire de TESTAMENT lui fait immanquablement rater une bonne étoile, je préfère tant qu'à faire écouter son successeur "Titans Of Creation" un peu meilleur à mon avis.