Bon, on va pas se mentir ; j'affectionne tout particulièrement ce groupe. Alors comment être suffisamment critique à l'égard de cet album avec impartialité ? ... C'EST IMPOSSIBLE, "The Gathering" est une tuerie moderne, puissante et vivace !

Reprenons le cours historique des gars de 'Frisco en un clin d'œil : De 1987 à 1990, une équipe soudée qui s'affirme avec 4 albums différents (à chacun sa 'tite préférence, peu importe). 1992, grosse cassure Heavy (leur "Black Album" à eux, si vous voulez) et tension au sein du groupe qui finira par perdre son batteur fondateur Louis CLEMENTE (pas le meilleur batteur au monde mais bon, il fait partie de la famille alors ON aime, point) mais surtout avec le départ (non définitif, ouf !) d'Alex SKOLNICK, ce "méga-technicien mélodiste du Thrash - à réminiscence jazzy - que-c'est-qu'on-aime" ! Du coup, hop, un E.P. "à l'ancienne" (mi-live, mi-studio) surgira l'année suivante pour redresser un temps soit peu le cap...
'94 nous revigore,
'95 nous rassure,
'97 détonne (se familiariser avec la tonalité "death" de Chucky fut perturbante mais qu'est-ce c'est bon après, hein ?!) pour en arriver à cet autre changement de 1999. (Oui, c'est un clin d'œil... certes longuet, je vous l'accorde).

Voici donc la TRUE KRO :

Une intro de 23 secondes qui présage de la nervosité ambiante (que confirmera la 24ème suivante avec un riff rapide, efficace et cassant). D'aucun lâche le mot "bourrinage". Je dis non. A un certain stade, la vélocité devient maîtrise et n'allez pas contredire le jeu sur la Fretless de Stevy, hein ! Quoi LOMBARDO ? Non Monsieur, il ne mouline pas à tour de bras : il insuffle, il conduit, il bastonne ; nuance.

En fait, le bien nommé "The Gathering" rassemble, en plus des 2 musiciens susmentionnés, James MURPHY (ex-OBITUARY, ex-DEATH, ...) à la gratte avec les rescapés fondamentaux que sont PETERSON et BILLY à la barre. Ça donne quoi ? De la fraîcheur, de la fluidité, des compositions en béton et un feeling digne des plus grands représentants du genre. Beaucoup avait enterré trop vite ce soi-disant groupe de seconde zone. Erreur, avec cet album, TESTAMENT est au dessus du lot (en comparaison avec le "Risk" de "Tu-sais-qui", pour l'exemple) et crache son Thrash avec vigueur, panache et déferlante de riffs. Certes la batterie cartonne mais bon sang, fallait remettre les pendules à l'heure et c'est ce qui a été démontré sur ce brûlot !

Énormément de variantes dans les rythmiques (et donc niveau tempo aussi, n'en déplaise). La voix de Chuck est énorme en variant les tonalités "thrashisante et deathesque" avec brio. Quel souffle ! C'est bien simple, l'énergie qui dégouline de cet opus nous contamine d'emblée et si le mixage en a énervé plus d'un, ne me dites pas que vos cheveux n'ont point ondoyé plus de 22 fois au minimum, je ne vous croirais pas !

Ok, les soli se font rares mais quand ils apparaissent, ça le fait : technique, d'une justesse à faire pâlir un grand maître tel que Joe SATRIANI. Nous sentons l'inspiration au contact d'un Thrash tonique, ondulant dans sa ligne de conduite l'efficacité, et le feeling qui s'en dégage est vraiment porteur de bonheur auditif !

Faut-il que j'en rajoute ?
Allez l'écoutez les jeunes (nous, nous devrons le racheter un de ces jours... trop usé !).


Note réelle : 4,89/5 (à cause du peu de soli... qui en plus n'ont pas la touche SKOLNICK...)!