Il semblerait que "Yeah!" ait fait beaucoup de bien aux musiciens de DEF LEPPARD. Que faire ce disque de reprises leur ait permis de se repositionner, de voir d’où ils venaient et ce qu’ils aiment faire et jouer. Revisiter ces gloires du Glam Rock à leur sauce les a clairement revitalisé et quand "Songs From The Sparkle Lounge" sort avec son excellente pochette, les fans de longue date ont dû se dire qu’ils avaient retrouvé leur groupe, ou au moins dans une configuration qui leur convenait bien mieux que ce qui était proposé sur l’infâme "X" (il paraît que ce disque existe. Alors niez son existence, j’arrive quasiment à l’occulter, là !).

Quinze ans plus tard, que reste-t-il de cet album ? De bons souvenirs, assurément. Nous retrouvons des Léopards bien plus Rock que sur "Euphoria" et l’opus-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom, en verve, mais toujours coupables de quelques lacunes pourtant bien prévisibles. Après une entrée en matière sous les meilleurs auspices, la formation de Sheffield va malheureusement retomber dans quelques-uns de ses travers dès la ballade "Love" (ouais non, je n'y arrive pas. Trop sirupeux, même pour moi), d’une mièvrerie à faire pleurer dans les couvents. Il va y avoir une espèce de ventre mou qui va se former, où le LEP’ va se montrer un peu plus quelconque, ou ne pas forcément chercher plus loin que le bout de son museau.

Aussi, le refrain de "Only The Good Die Young" a ce petit quelque chose de gonflant de par son côté très répétitif et un brin trop ampoulé. Dommage, les couplets annonçaient quelque chose de prometteur. Puis subitement, c’est le réveil en un grand rugissement, avec un "Bad Actress" très Rock’N’Roll, mais avec pas mal de mordant. On trouve un Joe Elliott conquérant derrière le micro et ça fait vraiment plaisir à entendre, comme s’il voulait rappeler à quoi ressemblaient ses premières années dans le groupe aux néophytes.

Un peu comme l’album suivant, "Songs From The Sparkle Lounge" semble faire un bilan de la carrière de DEF LEPPARD, piochant çà et là dans les styles abordés, moins léché que sur un "Hysteria", moins robuste que sur un "High’N’Dry", mais toutefois plus sincère que les deux derniers efforts perso du combo ("Euphoria" et l’autre, là !) et assurément une bonne pioche pour ceux qui ont un peu lâché l’affaire depuis "Adrenalize" ou "Slang". Du bon DEF LEPPARD, mais pas de quoi rivaliser avec l’âge d’or du groupe.