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UDO - Solid (1997)
Par DARK SCHNEIDER le 18 Septembre 2010          Consultée 6120 fois

Pour débuter la chronique de cet album, un petit historique s’impose. En 1991, Udo Dirkschneider sort son 4ème album solo, le radical "Timebomb", un sommet de violence pas très finaud. On sent que l’inspiration d’Udo s’essouffle après avoir culminé avec "Mean Machine" et "Faceless World" (qui restent à ce jour incontestablement ses 2 meilleurs albums solo). Ses anciens comparses d’ACCEPT s’étaient quant à eux commercialement plantés avec l’album "Eat The Heat", musicalement un disque assez correct mais une orientation et surtout un look bien trop putassier pour un groupe comme ACCEPT, et un nouveau line-up voué à l’échec. Rien de vraiment étonnant donc à ce que les deux parties se rabibochent, pour une reformation qui très vite ne vas pas respirer la grande sincérité. En 1993 sort donc un bon disque de reformation : "Objection Overruled", efficace, varié, mais pas non plus transcendant. Ce come-back avait alors de quoi susciter quelques espoirs, qui tournèrent malheureusement vite court à cause des 2 étrons qui allaient suivre : l’atroce "Death Row", se la jouant groove metal de pacotille, et un "Predator" qui ne ressemble à rien. 2 albums qui sont la conséquence de la volonté de Peter Baltes et de Wolf Hoffmann à concilier un public plus jeune. On comprendra aisément qu’Udo se soit très peu impliqué dans "Predator". Le split inévitable se produisit rapidement et Udo remonta aussitôt un nouveau groupe solo.

Pour cette nouvelle incarnation d’UDO, le brailleur allemand décide de s’adjoindre comme nouveau guitariste son ami et ancien batteur d’ACCEPT : Stefan Kaufmann. Ce dernier ayant déjà travaillé aux manettes sur certains de ces précédents albums solo. Avec 2 ex-membres d’ACCEPT, UDO se veut plus que jamais comme son succédané, et celui de la grande époque, pas celui de la reformation ratée de 93 (Kaufmann n’ayant d’ailleurs pas joué sur "Death Row" et "Predator"). On pourra cependant regretter l’absence de Matthias Dieth, le virtuose de la précédente incarnation d’UDO. Kaufmann, bien moins technique, assure cependant une stabilité dans le line-up, apporte son expérience et une science du riff tout à fait dans l’esprit d’ACCEPT. Jamais il ne sera capable de faire preuve de la finesse d’un Wolf Hoffmann mais au moins, du fait de son style limité, on est certain qu’UDO ne s’aventurera pas dans des domaines qu’il ne maitrise pas ("Death Row"…). Le public de Dirkschneider veut du heavy traditionnel et carré, il aura sa dose.

"Solid" est donc le fruit de cette nouvelle formation. Udo se doit de rassurer ses fans, et l’album commence donc de la meilleure des façons avec un mid-tempo ravageur : "Independance Day". A l’écoute de ce titre, on se prend à nourrir des espérances folles : le ACCEPT de "Balls To The Walls" et "Restless And Wild" ne serait-il pas de retour ? "Independance Day" brille de par ses lignes de chant comme à la grande époque, et surtout de par un refrain totalement imparable. Le genre de refrain qui s’ancre dans notre cerveau pour difficilement en sortir, superbement rehaussé par des chœurs à la "Balls To The Walls". Certes, il n’y a pas de riffs mémorables, mais peu importe vu que tout est axé sur les lignes de chant. C’est du très grand UDO, un titre qui à lui seul enfonce tout ce qu’a produit ACCEPT durant sa reformation.
"Two Faced Women", titre efficace dans la grande tradition d’ACCEPT, semble confirmer la haute tenue de cet album. Une bonne trempe dans la face avec tout le savoir faire allemand. La suite de l’album continue dans cette lignée : du heavy ultra carré, puissant et plutôt violent ("The Punisher", "Preachers Of The Night"…). UDO fait partie de ces groupes de heavy traditionnel qui prouvent qu’il n’est pas nécessaire de jouer du Thrash ou un autre style connoté extrême pour se montrer particulièrement agressif.
Hélas, l’album tend à tomber dans une certaine monotonie : ce qui faisait déjà la lourdeur de "Timebomb" n’a pas totalement disparu. Les riffs ne sont pas suffisamment mémorables pour rehausser l’intérêt de l’auditeur, qui finira quelque peu par perdre son attention à l’écoute de ces morceaux coup de poing. Heureusement, et contrairement à "Timebomb", le groupe tente à quelques reprises de diversifier son propos en utilisant des tempi plus modérés. "Hate Stinger" se montre à ce titre plus aéré ; et surtout il y a la ballade de fin, "Healer", à l’atmosphère brumeuse, qui clôt en beauté l’album.

"Solid" n’est donc en rien un grand album, juste un travail honnête où trois morceaux se distinguent largement du reste ("Independance Day" en premier lieu, et aussi "Two Faced Women" et "Healer"). Il faut bien avouer que si cet album n’avait pas été interprété par Udo Dirkschneider, je ne pense pas que l’on en aurait fait grand cas. Mais voilà, la forte personnalité du chanteur permet de donner du crédit à un travail de composition qui n’a rien de bien extraordinaire. Et quoi qu’il en soit il reste ce morceau, "Independance Day", j’insiste lourdement, qui prouve tout l’intérêt de cette nouvelle formation d’UDO qui est donc parfois capable d’atteindre son objectif : faire du ACCEPT, du très bon ACCEPT.

"Solid" entame donc une nouvelle ère pour UDO : très irrégulière, des albums jamais excellents de bout en bout, moins efficace et virtuose que la 1ère époque du groupe avec Matthias Dieth, mais toujours capable de produire des morceaux de grande qualité, certes parfois de façon trop éparse, mais justifiant largement que tous les fans d’ACCEPT se doivent de posséder, du moins d’écouter attentivement, la discographie d’UDO.

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- Udo Dirkschneider (chant)
- Jurgen Graf (guitare)
- Stefan Kaufmann (guitare)
- Fitty Wienhold (basse)
- Stephan Schwarzmann (batterie)


1. Independence Day
2. Two Faced Woman
3. Desperate Balls
4. The Punisher
5. Devil's Dice
6. Bad Luck
7. Preachers Of The Night
8. Hate Stinger
9. Braindead Hero
10. Pray For The Hunted
11. Healer



             



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