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UDO - Decadent (2015)
Par DARK SCHNEIDER le 24 Mars 2015          Consultée 5154 fois

Définitivement, Udo Dirkschneider fait partie de la race des indestructibles. Cet homme n'est pas fait de chair et de sang, non, il est fait de métal. Sa foi est inébranlable, aussi déterminé qu'un Terminator, entièrement consacré à la science aiguisée du Heavy Allemand. Du genre à ne jamais abdiquer, à ne jamais reculer. Peu importe qu'il se produise devant 2000 personnes ou seulement 200, que les zicos qui l'accompagnent se fassent la malle, non, il revient, toujours et encore. De métal qu'il est fait, il ne peut en être autrement, tel qu'il l'affichait clairement sur la pochette de "Dominator" (2009). Le voilà donc de retour, même pas 2 ans après sa dernière livraison. Oh, être invincible ne signifie par forcément que chaque album brille du plus bel éclat, et le marteau d'acier de 2013 n'était pas forcément des plus convaincants, enregistré sans doute un peu trop vite avec un line-up même pas stabilisé (seul Andre Smirnov, qui venait à peine d'être embauché, assurait toutes les guitares, Kasperi Heikkinen ayant intégré le groupe après la mise en boite de cet opus). Mais il en est tout autre pour ce "Decadent", le nouveau line-up a eu le temps de se roder et c'est donc un véritable groupe soudé qui s'est attelé à la tâche.

Et Dirkschneider, il n'est pas content. Pas content du tout. Il en a gros ! A 60 ans passé, oui, on peut toujours être en colère contre le système, l'injustice, les profiteurs et les financiers. Il nous le disait déjà avec "Basta Ya" sur "Steellhammer", là il suffit de zieuter la pochette pour comprendre. Le gros porc sadique aux dents longues qui l'illustre n'est pas son pote, que ce soit dit. Et Udo de s'en épancher dans les lyrics : lui faisant des doigts ("Pain"), lui rappelant qu'il n'est pas dupe et sait quel monstre se cache derrière le masque ("Under Your Skin"), lui dédiant un pamphlet dont le titre veut tout dire ("Decadent", évidemment) et le tout en réaffirmant son propre libre arbitre ("Untouchables"). Et comme on cause de Metal, Udo y fait preuve d'une vindicte implacable mise en exergue par la conviction de son chant. On le sent quand même un brin amer et désabusé notre si attachant Donald Duck du Metal. Seul le texte de "Speeder" est bateau (le genre de délire que n'aurait pas renié Rob Halford). M'est avis en tout cas que lui et la Merkel ne doivent pas copiner. Et de nos jours, on pourrait même dire qu'inclure un guitariste russe dans ses rangs c'est faire dans le non politiquement correct.

On cause beaucoup des textes, mais la musique dans tout ça ? Bah c'est du UDO, vous croyez quoi ? L'album est dans la droite lignée de ce que produit le groupe depuis 10 ans, mais il se situe clairement dans la moyenne haute. En somme c'est un bon cru, on sent que le groupe est porté par les lyrics rageurs de son chanteur, qui ont sans doute insufflé un regain d'inspiration en terme de composition musicale. Cela s'ajoute donc au fait que la paire guitaristique a pu travailler ensemble, on sent d'ailleurs une certaine osmose dans les passes d'armes des deux six cordistes. Smirnov (ex-MACTEP tout de même, légende du Thrash Russe) et Heikkinen abattent un travail de qualité équivalente à leurs prédécesseurs, tout en étant parfaitement idoines avec l'univers martial et implacable d'UDO. Le riffing hérité de l'époque ACCEPT est donc immédiatement reconnaissable ("Speeder"), on est en terrain connu. Mais l'on notera quelques passages mélodiques et plus travaillés, comme sur "Pain" (belle intro un peu maidenienne laissant vite la place à une rythmique 100% ACCEPTienne, résultat : un des meilleurs morceaux de l'album), ou encore les soli de "Speeder". Le dosage entre les tempi est judicieux, entre moments speed, et gros mid-tempos ravageurs. Le morceau titre, qui peut paraître bien pataud de prime abord, se révèle au final particulièrement vicieux aux bout de quelques écoutes.

Toujours pour bien montrer que cette foi-ci le groupe n'a guère envie de rigoler, on ne trouvera aucun morceau fun ou rock'n'roll. Il faut dire que le filon était un peu épuisé. Tout au plus, on peut estimer que les habituels passages où Udo prend sa voix de crooner sont une concession à un style plus léger, mais je ne vois pas les choses ainsi, estimant plutôt qu'il s'agit pour lui d'un bon moyen de mettre en avant son cynisme. D'ailleurs c'est vraiment dans ce registre là où l'on se rend compte que Udo restera à jamais le meilleur chanteur d'ACCEPT, car aucun de ses remplaçants n'a su en faire autant. Idem dans le registre des ballades d'ailleurs, "Decadent" nous réservant en la matière un bon moment avec "Secrets In Paradise", et le très arrangé "Words In Flame" (dans la droite lignée du "Book Of Faith" d'"Hellhammer").

Oui, indestructible Udo. Et il en faut des comme lui. Avec une telle démarche artistique le parcours en dent de scie est inévitable. Mais quand l'on écoute un album d'UDO on sait à quoi s'attendre. Quand la pioche est bonne, c'est le panard. Notre homme de métal sait toujours réveiller en nous nos instincts viscéraux les plus primitifs. La colère et la révolte, le désir de liberté. C'est de ça dont il est question. Un bel exutoire en somme. "Decadent", qui se veut plus moderne dans son approche musicale (un peu comme "Mastercutor" à son époque, en témoigne "House Of Fake" et le caustique "Mystery"), se mérite cependant, il faut lui laisser le temps. Une fois écouté avec du recul, on se rendra compte que l'album parvient même à éviter le remplissage, les titres les moins intéressants étant systématiquement rehaussés par des passages de valeur ("Breathless" par exemple, son refrain, son solo). "Decadent" trouvera sans difficulté sa place dans la pourtant très fournie discographie d'UDO.

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   (2 chroniques)



- Udo Dirkschneider (chant)
- Kasperi Heikkinen (guitare)
- Andrey Smirnov (guitare)
- Fitty Wienhold (basse)
- Francesco Jovino (batterie)


1. Speeder
2. Decadent
3. House Of Fake
4. Mystery
5. Pain
6. Secrets In Paradise
7. Meaning Of Life
8. Breathless
9. Under Your Skin
10. Untouchable
11. Rebels Of The Night
12. Words In Flame



             



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