Tandis que l'avenir d'ACCEPT semble de plus en plus incertain après le bide de "Eat The Heat", UDO confirme avec "Mean Machine" sa bonne santé métallique. Avec un line-up entièrement renouvelé (ne reste de l'album "Animal House" que le guitariste Mathias Dieth), l'album n'a pas été composé par ACCEPT cette fois-ci. Et honnêtement, ce n'est pas très grave, je préfère même "Mean Machine" à "Animal House", bien que la différence ne saute pas aux yeux entre les deux albums. Peut-être au niveau des chœurs, la touche ACCEPT ayant disparu, ils sonnent moins militaires désormais ! Udo remercie juste Peter Baltes, Stefan Kaufmann et le manager d'ACCEPT, Gaby Hauke dans les crédits (et pas Wolf Hoffmann, bizarre !). La production, épaisse comme une saucisse de Francfort, est toujours assurée par Mark Dodson, elle colle parfaitement à ce style d'album. Mais on est loin des gros moyens déployés par Dieter Dierks "Mr SCORPIONS" sur le légendaire "Metal Heart" ! On en vient à évoquer une fois de plus ACCEPT et c'est bien normal puisque Udo en solo fait du ACCEPT... en moins bien !

Aucun des guitaristes d'UDO ne parvient à faire oublier la virtuosité et l'ingéniosité de Wolf Hoffmann pour ses solos. Et même la section rythmique n'égale pas le tandem Baltes-Kaufmann, et ce même si le batteur d'UDO s'appelle lui aussi Stefan ! Bref, la comparaison avec ACCEPT ne tourne pas forcément à l'avantage d'UDO, et l'on est ici plus proche de "Balls To The Wall" que de "Metal Heart". Par contre, pour ceux qui ne seraient pas encore rassasiés du Heavy de camionneur d'ACCEPT, "Mean Machine" fera parfaitement l'affaire.

Rien qu'au titre d'ouverture, "Don't Look Back", on jubile et on se prend à espérer à un album du niveau des classiques d'ACCEPT. En voilà une tuerie speed dont même ACCEPT perdra le secret de fabrication lors de sa reformation ! Des mid-tempos costauds, ce n'est pas ça qui manque non plus ("Break The Rules", "Lost Passion", "Catch My Fall"), et même reproche que pour "Balls To The Wall", l'album finit par devenir extrêmement linéaire. Heureusement qu'il reste quelques titres plus calmes pour aérer un peu l'album comme "Streets On Fire" et surtout la magnifique ballade au piano, "Sweet Little Child", une des meilleures qu'Udo ait chantée durant toute sa carrière.

On pensera aussi à SCORPIONS, sur "We're History" ; le riff d'intro est typiquement dans l'esprit de "Love At First Sting", preuve que SCORPIONS est (était) plus associé au Heavy Metal qu'on veut bien le croire. Et pour terminer, un p'tit délire en studio, "Still In Love With You". Ne vous fiez pas à ce titre on ne peut plus racoleur, il s'agit en fait d'un bourrinage s'étalant sur 50 secondes, aussi inutile qu'amusant. Des albums de ce calibre, Accept pouvait en pondre un par an dans son heure de gloire, sans forcer ! Par échelle de valeur, un excellent album d'UDO équivaut à un bon album d'ACCEPT, d'où ma note (donc un bon album d'UDO équivaut à un mauvais album d'ACCEPT). Reste que l'esprit de ce Heavy si jouissif des années 80 demeure intact. Qu'en sera t-il pour la décennie suivante ?