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POWERWOLF - Call Of The Wild (2021)
Par JEFF KANJI le 20 Août 2021          Consultée 4845 fois

Je ne dois pas être le seul à observer que désormais dans le Heavy Metal et sa niche Power, si l'on veut espérer être le plus rassembleur possible, et faire un maximum de bruit dans la sphère médiatique, le packaging revêt une importance capitale, quitte à masquer le fait que la qualité d'écriture et le raffinement des formations de la génération précédente ont baissé. Mais une chose qui n'a pas changé et qui fonctionne toujours, c'est que peu importe l'emballage (quoique j'invoque la jurisprudence BEAST IN BLACK) une bonne mélodie reste une bonne mélodie.

Et dans ce domaine les vampiriques POWERWOLF sont des maîtres absolus. Ils n'ont pas leur pareil pour livrer des mélodies puissantes, quitte à transformer leurs titres entiers en des successions de mélodies suffisamment fortes pour être des refrains, et le maître MANOWAR a montré non seulement que le talent pouvait être ainsi grassement récompensé, mais aussi que le filon pouvait s'épuiser et révéler les limites intrinsèques d'un groupe ou tout du moins du concept qui l'entoure, qui reste la coquille de plus en plus creuse à laquelle l'inconscient rattachera l'artiste dans son interminable déclin.

POWERWOLF a de la chance. Avec son décorum toujours aussi soigné, ses maquillages qui agissent de la même manière sur les membres du groupe que pour les Américains de KISS, et son énorme capital sympathie, construit sur des hymnes mais surtout par des prestations scéniques de haute tenue, et ce malgré l'absence de bassiste sur scène. La phase de carrière dans laquelle se trouve aujourd'hui POWERWOLF est délicate, car si "Blessed And Possessed" a montré une formation qui commençait à se sentir à l'étroit dans les incantations latines, la messe Metal, "The Sacrament Of Sin" a été une réaction des plus salutaires, et que, pour être franc, je n'attendais pas.

En fait, quand le septième fils des loups-garous est sorti, je m'attendais davantage à ce que "Call Of The Wild" propose aujourd'hui. À savoir un POWERWOLF plus décomplexé mais qui peine à se sortir des schémas qu'il a lui-même établis. C'est d'autant plus dommage qu'en réalité il s'inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur qui ouvrait les horizons des Allemands. Mais en revisitant une mélodie irlandaise, il semble pomper allègrement son "Incense & Iron", le pont de "Call Of The Wild" c'est carrément celui de "Sanctified With Dynamite" avec une séquence harmonique qui change légèrement sur la fin (dommage car c'est mon refrain préféré de l'album). Les quelques incantations latines, qui apportaient de l'eau au moulin et contribuaient à l'ambiance nous rappellent comment elles nous manquent un peu au final sur le reste de ce huitième recueil, et ce malgré la qualité moyenne de "Glaubenskraft" loin du niveau du "Stossgebet" de l'album précédent.

"Call Of The Wild" n'est pas fun comme pouvaient l'être les albums du passé. Il se rattrape un poil en fin de parcours avec "Undress To Confess" qui fait du bien avec sa légèreté, et si "Revenant Of Rats" est un vrai courant d'air, ses couplets demeurent amusants. Pour le reste, le quintet assure, avec "Beast Of Gévaudan" très classique mais redoutable que l'on regrette presque de ne pas avoir en bonus dans sa version française, tant je trouve qu'elle transcende son sujet (également grâce à la traduction soignée de Walran d'ANGELLORE). "Faster Than The Flame" fait s'emballer le tempo façon "Blessed & Possessed" et à défaut de surclasser les précédents tubes des Allemands, on ne peut pas dire que cela soit désagréable. Et "Alive Or Undead" confirme le talent du groupe pour les power-ballads (j'avais beaucoup aimé "Where The Wild Wolves Have Gone"), avec un Attila Dorn particulièrement inspiré dans son interprétation.

Et on en aura autant à l'endroit d'une grosse moitié de l'album, particulièrement ramassé par ailleurs avec des morceaux très courts, à la production dont on entend le montant en euros, avec des arrangements plus massifs, même s'ils ne viennent jamais grignoter le territoire des guitares. La version orchestrale disponible dans certaines éditions de "Call Of The Wild" permet de constater que la richesse sonore est au rendez-vous, bien davantage que la qualité d'orchestration intrinsèque, le but étant seulement de venir souligner et amplifier les élans vocaux et guitaristiques du groupe.

Dans le genre dérapage contrôlé, POWERWOLF se pose là, car son huitième album marque le pas mais il n'est ni nul ni moyen, confirmant toujours sa place de moteur de la scène Heavy/Power moderne, sans grand éclat, mais non sans talent.

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   (3 chroniques)



- Attila Dorn (chant)
- Matthew Greywolf (guitare)
- Charles Greywolf (basse)
- Falk Maria Schlegel (orgue, claviers)
- Roel Van Helden (batterie)
- -
- Dianne Van Giersbergen (chant sur 7)
- Pa'dam Chamber Choir (chœurs)
- John Jaycee Cuijpers (chœurs)
- Rodney Blaze (chœurs)
- Jan Willem Ketelaers (chœurs)
- Coen Janssen (chœurs)
- Johan Van Stratum (chœurs)
- Jasper Erkens (chœurs)
- Joost Van Den Broek (chœurs)


1. Faster Than The Flame
2. Beast Of Gévaudan
3. Dancing With The Dead
4. Varcolac
5. Alive Or Undead
6. Blood For Blood (faoladh)
7. Glaubenskraft
8. Call Of The Wild
9. Sermon Of Swords
10. Undress To Confess
11. Revenant Of Rats



             



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