Occuper le marché demande un investissement colossal actuellement, et pour être en haut de l'affiche et y rester, les moyens mis en œuvre sont colossaux ; un investissement humain et financier toujours difficile à évaluer, dont les résultats ont intérêt d'être concluants. POWERWOLF fait partie de ces rares à se plier aux lois de consommation actuelle et a progressivement adopté un rythme de plus en plus soutenu, au point où ce nouveau titre "My Will Be Done" n'est même pas la première, ni même la seconde sortie de 2022 pour POWERWOLF. Auteur d'un livestream aux allures de clip vidéo géant aux résultats contrastés ("The Monumental Mass"), d'un album de reprises de son dernier album "Call Of The Wild" par d'autres vocalistes, et donc d'un single promotionnel associé (puissante version de l'auto-pompage qu'est la pièce-titre, portée par l'inénarrable Hansi Kürsch, mais aussi de deux nouveaux titres, bien évidemment sortis également au format physique. Ajoutez-y un picture-disc du "Nightside Of Siberia" chanté par Johann Hegg, n'en jetez plus, la coupe est pleine !

Si "Sainted By The Storm" a rempli son rôle de consommable auprès des fans, celui qui aime le bon Heavy puissant ne pouvait que regretter le manque d'ambition dissimulé sous la débauche de moyens. Est-ce que "My Will Be Done" fait mieux ? Clairement c'est le cas. POWERWOLF n'a pas encore tout dit, contrairement à ce que ses derniers assauts laissaient entendre.

Non nous avons ici un bon refrain, un rythme entraînant, et jamais la sensation que POWERWOLF ne donne dans la redite, un vent frais rassérénant qui nous rappelle pourquoi la formation allemande trône au sommet du genre depuis quelques années. Alors certes, si vous connaissiez déjà le groupe, vous retrouverez vos petits bien rapidement ; ce genre de cavalcade ternaire sait toujours nous emmener, incantations latines pour l'introduction, petite respiration sans batterie en guise de pré-refrain, et refrain à reprendre à gorge déployée sont de sortie.

Tous les poncifs sont certes présents, mais pour autant, je n'ai pas, contrairement à l'album "Call Of The Wild" (et sans doute sa symptomatique pièce-titre), eu l'impression d'avoir déjà entendu les mélodies et riffs de "My Will Be Done", on a même droit à un petit solo en tierces que n'aurait certainement pas renié les pères du genre. C'est ultra calibré certes, mais le plaisir est là, indéniablement. Je pourrais être particulièrement généreux avec cet inédit, d'autant que j'ai découvert simultanément "Missa Cantorem II" avec la reprise de "Call Of The Wild" chanté par Hansi Kürsch, qui m'a ravi, même si je ne me remets toujours pas du niveau d'auto-pompage atteint. Quand on critiquait GAMMA RAY dans les années 2000 ça n'allait pas aussi loin. Ainsi je suis ravi, mais je ne vais pas m'emballer.