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POWERWOLF - Blessed & Possessed (2015)
Par GEGERS le 28 Août 2015          Consultée 10680 fois

On aurait pu risquer l'auto-suffisance. Un album placé n°1 dans les charts, malgré la perte de sens des classements de ventes d'albums, cela veut encore dire quelque chose. En première place des charts allemands avec leur précédent album, les loups-garou noctambules de POWERWOLF ont fini par éclater au grand jour. Une pleine lumière qui aurait très bien pu aveugler le groupe. Cela aurait été dommage de poser ce cinquième opus en album-étalon de sa discographie, car malgré quelques attraits évidents, "Preachers Of The Night" est (et cela est d'autant plus vrai avec deux années de recul) l'album le moins inventif et inspiré des metalleux germaniques. Sans attendre, la bande à Attila Dorn relève la barre, ouf.

N'attendez pas ici une révolution. Adoubé par le public, POWERWOLF est sûr de son fait. A la manière d'un AC/DC ou d'un MOTÖRHEAD (dans des registres différents), il semble qu'il ne faille pas attendre de la part de nos chères têtes mortes une quelconque remise en question, ou une refonte des principes de base de leur musique certes originale et jouissive, mais ampoulée et engoncée dans un environnement très codifié qui semble interdire toute possibilité d'évolution : le chant d'Attila, les orgues d'églises, les paroles et les "hallelujah" plus nombreux que les sosies de Johnny à un concert de l'idole des jeunes rendent l'ensemble extrêmement codifié, figé. Reste la capacité à proposer des morceaux qui déboîtent, et c'est là que POWERWOLF frappe fort. Deux ans après un album moyen, les vampires de la Forêt Noire parviennent à proposer un album d'un niveau égal à celui du diptyque gagnant "Bible Of The Beast"/"Blood Of The Saints".

L'absence de surprise, et une légère déception initiale, se voient ainsi rapidement compensées par la capacité du groupe à proposer un Heavy Metal "opératique" qui ne connaît pas d'égal. Qui, à part POWERWOLF, peut proposer en effet un mid-tempo aux allures d'invocation tel que "Let The Be Night", sur lequel l'orgue d'église joue plus que jamais les chefs-d'orchestre ? On maîtrise désormais bien les codes, bien sûr, et l'on peut parfois, au détour d'un refrain ou d'un pont, prédire l'arrivée du prochain "Sanctus" ou "Hallelujah". Mais la simplicité rendue complexe des mélodies, de même que le charisme vocal incroyable d'Attila Dorn, nous font tomber systématiquement dans le panneau. Toute résistance est futile.

Du niveau de "Blood Of The Saints", donc. Si l'humour se fait moins présent (notamment dans les jeux de mots qui constituent les titres des morceaux), l'auto-dérision est toujours de mise, et renforce le côté fun d'un album qui donne l'impression de ne pas se prendre au sérieux, malgré une rigueur musicale qui ne laisse pas place à l'approximation. Les rouleaux compresseurs que sont "Armata Strigoi" ou "Christ & Combat" constituent des morceaux de bravoure qui écrasent tous les titres de l'album précédent. Les mélodies, surtout, donnent à cet album un sentiment d'accomplissement artistique : celles de "Sacramental Sister" ou "We are the Wild" sont splendides, immédiates et renvoient l'image d'un groupe sûr de son fait.

Sans surprendre, POWERWOLF assoit un peu plus sa suprématie dans le domaine du Heavy Metal "lyrique joué à l'orgue d'église" qui ne connaît, il est vrai, qu'une faible concurrence. Pour confirmer ce retour en excellente forme, il faut également jeter une oreille sur l'album-bonus, "Metallum Nostrum", qui voit le groupe reprendre les titres qui l'ont inspiré. Si JUDAS PRIEST, BLACK SABBATH ou IRON MAIDEN sont évidemment au menu, qu'il est bon de redécouvrir des titres des mésestimés CHROMING ROSE ou de RUNNING WILD au menu d'une galette qui voit les loups-garou se faire respectueux de leurs idoles, tout en instillant une bonne dose de leur identité dans ces hommages réussis. En résumé, un opus majeur dans la discographie des Allemands. Après avoir pris le temps de poser les jalons de leur musique, voici qui n'était pas chose aisée à réaliser. Les POWERWOLF en ont sous la soutane.

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Par GEGERS




 
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   (3 chroniques)



- Attila Dorn (chant)
- Matthew Greywolf (guitare)
- Charles Greywolf (basse)
- Roel Van Helden (batterie)
- Falk Maria Schlegel (orgue, claviers)


1. Blessed & Possessed
2. Dead Until Dark
3. Army Of The Night
4. Armata Strigoi
5. We Are The Wild
6. Higher Than Heaven
7. Christ & Combat
8. Sanctus Dominus
9. Sacramental Sister
10. All You Can Bleed
11. Let There Be Night

- Metallum Nostrum
1. A Touch Of Evil - Judas Priest
2. Conquistadores - Running Wild
3. Edge Of Thorns - Savatage
4. Power And Glory - Chroming Rose
5. Out In The Fields - Gary Moore
6. Shot In The Dark - Ozzy Osbourne
7. Gods Of War Arise - Amon Amarth
8. The Evil That Men Do - Iron Maiden
9. Headless Cross - Black Sabbath
10. Nightcrawler - Judas Priest



             



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