Chez SLAYER, on aime le Punk. Mais attention, hein, pas n’importe quoi non plus. Les SEX PISTOLS ? Nan ! Les BUZZCOCKS ? Tu rêves. Les CLASH alors ? Toi, tu tiens à ce que Kerry King mette les choses aux poings avec toi… Grand fou, va ! Non, chez SLAYER, le Punk que l’on aime, c’est déjà celui que l’on fait soi-même dans le garage (nous trouvons deux vieilles compositions de Jeff Hanneman pour un autre projet qui sera resté lettre morte). Et quand ça sent quand même le Hardcore par moments. Puis quand c’est VERBAL ABUSE ou MINOR THREAT, c’est encore mieux.

Et comme c’est SLAYER, les covers sont vraiment brutales. Et parfois, il faut changer les paroles. "I Wanna Be Your Dog" ? Sérieux ? Je serai ton Dieu, ouais ! Pas certain que les STOOGES soient allés se plaindre à Kerry King (c’est tellement facile de lui donner le rôle de la méchante brute sans cervelle… Ça doit l’agacer en plus…). Non, SLAYER ne fait pas dans le détail. Ça défouraille sec, comme on dit dans certains milieux (ou à certaines époques). Araya a bien du mérite derrière le micro, vu comme il doit débiter les textes à la vitesse grand V. Rien ne lui est épargné. Un bon entraînement pour la suite de la carrière du groupe, ceci dit…

L’Angleterre n’est représentée que par le truchement de GBH. Ce n’est pas cher payé, mais les RAMONES ont également été boudés. On va dire que ça compense. J’ai une anecdote sur ce disque. Je l’ai acheté à sa sortie, en même temps que "Load" de Vous-savez-qui (oui, plus le temps passe, plus Lars Ulrich ressemble à Voldemort). Ça on s’en fout, c’est la suite qui est drôle. J’avais un pote qui était grand fan de trucs comme The OFFSPRING, GREEN DAY… Il m’a demandé, plein d’espoir, s’il y avait une chanson de ces groupes sur "Undisputed Attitude". À sa décharge, il ne connaissait pas SLAYER. Pas même de réputation.

Puis il y a "Gemini". Ce n’est pas du Punk, mais on s’en fout. Ce n’est pas une reprise non plus d’ailleurs, puisque King et Araya sont crédités. Mais quel titre ! Très Heavy, et qui connaît une explosion finale ben… explosive. Le genre de titre qui n’aurait pas dépareillé sur "Divine Intervention" et qui l’aurait peut-être même un peu boosté, qui sait ? Et quid de ce disque ? Ben ça s’écoute. C’est une pluie de parpaings pour se terminer de façon plus calme, moins maladivement speed. Comme si les gars avaient pitié de nous. Bon, mais pas transcendant.