Juin 1995... Comme chaque samedi, je navigue entre TACOMA (centre ville de Nantes) et NUGGETS (centre commercial Beaulieu) où je dépense tout mon argent de poche dans l'achat frénétique de cd. En me fixant sur les chroniques de Hard Rock Magazine et Hard Force auxquels je suis abonné, je suis en possession des meilleures sorties mensuelles.
Le vendeur du NUGGETS vient me trouver comme à chaque fois et je lui explique mon problème de la semaine : je ne sais pas quoi acheter !
Il connaît mon amour pour METALLICA, SLAYER, MEGADETH et SUICIDAL TENDENCIES mais surtout l'éclectisme de mes goûts.

Il me conseille une boîte noire en velours sur laquelle est sobrement inscrit... absolument rien ! (en fait si, j'ai mis plusieurs années à me rendre compte qu'il était écrit PARADISE LOST "Draconian Times" noir sur noir, légèrement brillant sous la lumière artificielle !).
Je lui fais confiance et m'attends donc à un album puissant, féroce et bien Thrash...
Je découvre ainsi PARADISE LOST. Je n'avais jamais rien écouté du groupe et je n'ai rien écouté depuis à ce jour en septembre 2021 ! Pas taper ! (je vous jure que je vais faire le nécessaire pour combler ce manque).
"Draconian Times" s'ouvre à merveille sur un clavier qui me fait immédiatement penser à la bande-son des jeux vidéos "Resident Evil" et la voix de Nick Holmes s'approche d'un James Hetfield, ce qui me plait instantanément !

L'ouverture de la boîte me fait découvrir en outre un artwork aux couleurs chatoyantes, absolument sublime.
Suintant "Black Album" par tous ses pores, cet opus est une surprise de Metal Gothique, porté par un Heavy racé et terriblement habité.

PARADISE LOST propose un album d'une homogénéité folle. Les ambiances sont fantastiques, les guitares posées et envoûtantes : le solo de "Shades Of God", le duo "Enchantment"/"Hallowed Land" totalement hypnotisant...
J'y (re)trouve tellement de DARK TRANQUILLITY à chaque retour pour écoute que je ne boude pas mon plaisir.
Pourtant, impossible de franchir le plafond de verre qui parle de joyau. Désolé.
Tout comme le "Black Album" me frustre, "Draconian Times" n'arrive pas à me convaincre totalement. La faute à ce petit quelque chose qui lui permet de se distinguer des "mélodies mielleuses" voire parfois simplistes. Une certaine forme de lassitude peut parfois s'en dégager... En même temps, C'est du Gothique me direz-vous !

Les natifs d'Halifax délivrent ici une superbe effort qui fait partie de la grande Histoire des années 90. Un album référence à coup sûr.