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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

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1990 1 Lost Paradise
1991 2 Gothic
1992 2 Shades Of God
1993 2 Icon
1995 4 Draconian Times
1997 4 One Second
1999 2 Host
2001 3 Believe In Nothing
2002 3 Symbol Of Life
2005 3 Paradise Lost
2007 3 In Requiem
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PARADISE LOST - Shades Of God (1992)
Par POSSOPO le 8 Juillet 2009          Consultée 13423 fois

Coincé entre le révolutionnaire "Gothic" et le monument "Icon", devant lequel tous les fans se prosternent, "Shades Of God" vit une existence difficile. Une existence rendue plus difficile encore par le cruel manque d'ambition du disque. Un terme que j'emploie après l'écoute assidue du sublime et controversé "One Second", disque du courage et de la complexité, antithèse parfaite de ce 3e album, le plus simple de la discographie de PARADISE LOST (celle qui compte, celle qui s'arrête après "Host"). Un manque d'ambition et un léger retour en arrière. Adieu les voix féminines, adieu les grands élans de cathédrale, la bande d'Halifax roule tout droit sur l'autoroute du Death Doom Metal.

Mais voilà, nous sommes en 1992, le genre est encore jeune, très jeune. Et en tant que père fondateur, PARADISE LOST peut se permettre cette petite leçon en 8 actes pour tous les doomeux en herbe, on n'y trouvera ni redite, ni ton professoral excessif. "Mortals Watch The Day", "Crying For Eternity", "Embraced", "Daylight Torn", "Pity The Sadness", "No Forgiveness", "Your Hand In Mine", "The Word Made Flesh", des guitares gémissantes, une voix chaude et caverneuse (totalement convaincante malgré des sorties live qui vont vite se faire bancales), quelques idées qui agrémentent ce flot d'orthodoxie maîtrisée à la perfection (l'arpège si timide de "No Forgiveness", les déclamations introductives de "Your Hand In Mine", l'accélération intelligente soutenue par une basse en début de face B, c'est-à-dire sur "Pity The Sadness"). En 1992, PARADISE LOST a décidé de montrer qu'il était le plus fort des death doomeux, en 1992, PARADISE LOST a montré qu'il était le plus fort des death doomeux (quand bien même il était aussi presque seul à concourir dans une compétition dans laquelle les seuls challengers de poids, ANATHEMA ou MY DYING BRIDE, sont encore des enfants).

PARADISE LOST vainqueur à l'unanimité et presque en roue libre.

Mais il manque un truc. Retournons le CD. On descend la track list, on relit "Mortals Watch The Day", "Crying For Eternity"… "The Word Made Flesh". Il en reste un, un seul titre, 3 minutes 46 secondes qui font une sincère différence. Ces courtes minutes s'appellent "As I Die", ces courtes minutes sont le tube de PARADISE LOST, le hit des premières années, l'indispensable des concerts (un morceau d'ailleurs introduit d'étrange façon par Nick Holmes lors de la période la plus électronique du groupe : "Je sais que vous voulez entendre ce titre, nous on ne veut pas le jouer mais tant pis. Ce morceau s'appelle "As I Die"). Car les voilà, les voix féminines, susurrées et tellement plus naturelles que sur "Gothic". Le voilà, le riff qui tue, un motif qui ressemble à celui qui constitue le gros de l'introduction de "For Whom The Bell Tolls" (mais oui, METALLICA). Le voilà, le crissement de médiator sur la corde de mi, le déclencheur de frissons pour gros musculeux. Le voilà, ce groove indescriptible, sexy et langoureux. "As I Die", titre parfait qui permet à lui seul de faire entrer Nick Holmes, Gregor Mackintosh, Aaron Aedy, Stephen Edmonson et Matthew Archer au panthéon du Metal.

"As I Die", titre parfait qui crée un déséquilibre. Un déséquilibre dont pâtit l'ensemble d'un album qui deviendrait presque fade si on devait rester sur cette dernière impression de fulgurance unique en 9e plage. Une fulgurance qui ne doit pas faire oublier ce qu'ont voulu faire les petits princes britanniques de la mélancolique lourde, "Shades Of God" est un exercice de style pour apprentis es pesanteur saturée. Il n'a pas la personnalité de son prédécesseur, pas plus que celle de son successeur. Il n'en reste pas moins un ouvrage important dont les trois modestes étoiles ne servent qu'à porter un plus grand accent sur les réalisations dantesques du quintette et ne tiennent pas compte d'un "As I Die" si phénoménal qu'il reste hors compétition, bonus génial, extra balle de luxe, behind the scenes imperfectible.

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Par DARK BEAGLE




 
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   (3 chroniques)



- Nick Holmes (chant)
- Gregor Mackintosh (guitare solo)
- Aaron Aedy (guitare rythmique & acoustique)
- Stephen Edmondson (basse)
- Matthew Archer (batterie, percussions)


1. Mortals Watch The Day
2. Crying For Eternity
3. Embraced
4. Daylight Torn
5. Pity The Sadness
6. No Forgiveness
7. Your Hand In Mine
8. The World Made Flesh
9. As I Die



             



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