Sans parler de débâcle, "Host" n’aura pas su convaincre tous les fans de PARADISE LOST de se rallier à lui, la faute à un côté trop expérimental, trop éloigné des racines purement Metal de la formation d’Halifax. Et bien sûr, la major (EMI) n’avait pas su travailler le groupe, la comm’ nécessaire à faire autour d’un album pourtant porté à bout de bras par des musiciens qui eux y croyaient, Nick Holmes en tête. Et face au flot de critiques, ils ont reculé. Pas pour mieux bondir, hélas. Ils ont juste reculé.

"Believe In Nothing", c’est un bras d’honneur. Un « fuck you » retentissant à travers le manque d’envie manifeste de la part du groupe. Ils se sont contentés de bidouiller quelque chose dans la lignée de "One Second", avec quelques bidouillages électroniques et des guitares qui reviennent au premier plan, mais sans la moindre saveur. Holmes et Mackintosh avoueront plus tard que le but était d’en finir au plus vite avec ce contrat qui les liait avec EMI, pour le bien de la maison de disques comme pour le leur.

Et de ce fait, on se retrouve avec un disque à l’encéphalogramme plat. Sans vie. À l’exception de "Fader" et "Divided" peut-être. De loin les morceaux les plus intéressants. Mais ici, PARADISE LOST n’innove pas. Il n’en a plus l’envie. Il ne compose pas très bien. Il s’en fout et il le fait savoir, à travers des titres qui, pour une fois, peuvent être taxés d’opportunistes ou pire ! du gros mot qu’est « commercial ».Tout est calibré, comme des œufs. Et d’une facilité écœurante. Oh, pas que les musiciens semblent parfaitement à l’aise ! Oh non ! Juste que jamais ils n’auraient osé pondre un truc aussi racoleur que "Sell It To The World", complètement indigne…

"Believe In Nothing" est un plantage programmé. Un suicide artistique pour survivre en réalité. Même si cet album s’avère quasi inutile dans la longue discographie du groupe, il permettra toutefois d’initier un retour bien plus séduisant avec "Symbol Of Life", mieux écrit, mieux travaillé et surtout, plus vivant.